On se souvient de l’expérience malheureuse d’externalisation partielle des services informatiques il y a quelques années. Ceux qui auraient manqué cet épisode plus que controversé de nos organisations et réorganisations pourront toujours se reporter à notre article “Bună ziua computerul meu nu funcţionează”. Qu’ils se rassurent, seul le titre emprunte à la langue roumaine et un bon traducteur en ligne leur en révèlera aisément la signification. Se déroulent actuellement, dans la plus grande discrétion, d’autres expériences, notamment sur le recrutement, en Pologne et en Bulgarie mais c’est l’aventure marocaine que nous souhaitons évoquer aujourd’hui.

En septembre dernier, nous créions la surprise en annonçant les prémices d’une délocalisation partielle des tâches du Middle Office au Maroc. Immédiatement, ce furent des dénégations vigoureuses de l’entreprise, nos interlocuteurs dans les instances jurant leurs grands dieux qu’aucune approche d’aucun genre, même minime, n’avait été menée avec le Maroc. Nous affabulions sans doute, à défaut d’avoir percuté un pylône ou abusé de substances illicites. Promis-juré : Maroc connais pas, nous affirmaient nos interlocuteurs la main droite sur le cœur et la mine contrite.

Puis, lors du CSE Central suivant, rétropédalage en danseuse et aveu du bout des lèvres d’une “expérience” limitée, presque insignifiante et tout-à-fait provisoire avec cette nation plutôt bien pourvue en plateformes et centres d’appels. Mais il ne se serait agi, nous affirma-t-on, que d’un test sans la moindre perspective d’avenir, juste pour voir et sans arrière-pensées. Pour le fun même. Mais l’appétit vient en mangeant et les mois défilant, nous apprenons en instance qu’une première formation de cinq opérateurs, dans l’immédiat, précède un recrutement de quinze au total et pour le moment, ceci malgré une qualité perçue plus que décevante lors des tests. Allez comprendre ! Une expertise diligentée par vos élus au CSE Central démontre même sans conteste les risques bien réels de dégradation de la qualité de service et l’absence de gains tangibles de productivité. Sans parler de la multiplication des interlocuteurs, de la complexification des organisations et des risques psychosociaux qui en découlent. De plus et dans un même temps, il se dit que le Middle-Office compterait un certain nombre – plusieurs dizaines – de salariés qualifiés d'”excédentaires”… Inutile de préciser que nous serons sans aucun doute amenés à revenir prochainement sur le sujet.

DACO assume donc aujourd’hui une politique d’externalisation partielle de son activité tandis que, dans le même temps, des prestataires de haut vol peaufinent discrètement des outils liés à l’intelligence artificielle (IA) générative. Pourquoi pas puisque l’entreprise en décide ainsi mais qu’attend notre direction pour lancer loyalement et ouvertement une démarche de Gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP, ex-GEPC) ? Quand anticipera-t-on sérieusement les impacts prévisibles de ces externalisations combinées aux avancées de l’IA générative ? Les questions sont posées.

7 Commentaires

  1. Nous prend t-on pour des légumes ?
    On essai de nous faire croire que c’est pour améliorer les conditions de travail des salariés du DACO, en leur enlevant des tâches chronophages et sans valeurs ajoutés, afin d’améliorer l’attractivité du métier !
    Pourtant ce n’est pas le discours sans vergogne, du RH DACO qui met surtout en avant le “GAIN” en ETP !!! qui découle de ce projet.
    Dans sa bouche un seul et unique motif le Gain d’ETP répété en boucle et rien d’autre, et ça même si les évolution informatique nécessaire à ce projet ne sont pas encore opérationnel, c’est pas grave on fonce on verra après…
    Et oui tous ça pour avoir moins de monde dans les effectifs d’Adecco France, et faire d’aléatoires économies en sous-traitant des tâches à un prestataire, Akkodis Maroc en l’occurrence (ça tombe bien il est de la famille) qui pourra un jour augmenter ses tarifs et se gaver un peu plus sur le dos des agences, comme le fait déjà Adecco training…
    Car si surcoût il y a ce sont les agences qui paieront, et le bénef ira directement dans la poche des actionnaire via Akkodis, et pas via Adecco, au final pour nos actionnaires c’est pareil, par contre les salariés d’Adecco seront perdant…

  2. A mon avis la direction se drogue pour prendre de telles décisions !
    C’est surement de la bonne came qui vient directement de Colombie (bien loin du Maroc).
    En attendant c’est nous qui allons pédaler dans la semoule, pratique pour faire un Couscous me direz-vous, mais il est pourtant fort probable qu’on s’enlisent dans le désert, à force de chercher une Oasis qui n’existe que dans les rêves de nos dirigeants.
    Un gâchis en perspective car les ETP économisés seront “Naturel” ce qui veut dire la fin de ceux qui sont en CDD et tant pis si l’été approche, les salariés restant du DACO se débrouilleront !!!

  3. Je ne suis pas si sûr qu’il y aura des économies quand on fera le compte des clients insatisfaits qu’il aura fallu gérer et nous entendre dire bye bye Adecco.

  4. En tout cas notre Fifi national a confirmé à demi mot la fin du DACO dans son intervention du jour.
    Le mot d’ordre c’est l’IA !
    Alors, messieurs dames du DACO vos jours sont hélas comptés chez Adecco !

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