Même si l’on vient à l’oublier trop souvent, le refus par l’employeur d’une rupture conventionnelle (RC) peut l’exposer à des risque juridiques et peut notamment, ce qui reste peu connu, être assimilé à un licenciement non justifié, avec la condamnation et les dommages et intérêts en découlant. Mais attention, après avoir transmis l’article à notre juriste, celle-ci précise que ce n’est pas le refus de RC qui, en soi, expose à un risque de contentieux. Simplement, il s’agit dans chaque situation d’évaluer les éventuels manquements de l’employeur et de jauger si le salarié a intérêt à engager un contentieux prud’homal pour faire valoir ses droits. Le but étant bien entendu de récupérer une certaine somme que l’employeur se refuse à allouer via la RC, voire de prononcer la résiliation judiciaire du contrat de travail, ou réaliser une prise d’acte de la rupture du contrat aux torts de l’employeur. En somme, il s’agit d’évaluer juridiquement le dossier pour déterminer si l’employeur a intérêt ou non à accorder une RC. C’est au juriste qu’il revient de déterminer et d’évaluer au cas par cas les risques et les probabilités. Après lecture de l’article ci-dessous, cette mise au point nous parait nécessaire.(NDLA)

Illustration de l’article de Culture RH

Article paru sur Culture RH

Avec près d’un demi-million de ruptures conventionnelles signées par an, cet outil s’est imposé comme un incontournable pour mettre fin aux relations entre une entreprise et l’un de ses salariés.
Pour autant, son refus par l’employeur l’expose à des risques juridiques, financiers et réputationnels, avec des conséquences sur le salarié demandeur et sur l’équipe de travail.

Pas de suppression en vue pour la rupture conventionnelle, qui, dans le monde complexe des relations professionnelles, s’est imposée comme un instrument de flexibilité, favorisant un départ négocié entre employeur et salarié.

Dans un précédent article, nous avons abordé les différents motifs pouvant justifier ou non un refus de la rupture conventionnelle de la part de l’employeur et la façon dont notifier ce refus. Cependant, lorsque l’employeur refuse cette démarche, une série de défis juridiques émerge.

Alors quels sont les risques et implications associés au refus de la rupture conventionnelle du point de vue de l’employeur ? Sans oublier de mettre également l’accent sur l’impact pour le salarié demandeur et les personnes avec qui il travaille. Cette analyse vise à éclairer les décideurs RH, mais aussi les managers sur les meilleures pratiques à adopter dans de telles situations délicates.

Contexte de la rupture conventionnelle, quelques rappels

La rupture conventionnelle est encadrée par les articles L. 1237-11 et suivants du Code du travail en France. Elle propose une alternative consensuelle à la rupture unilatérale du contrat de travail. Contrairement à un licenciement ou à une démission, elle permet à l’employeur et au salarié de convenir ensemble des conditions de la séparation. Cette démarche requiert la signature d’une convention de rupture et un délai de rétractation de 15 jours pour garantir la libre volonté des deux parties.

La rupture conventionnelle offre ainsi une voie intermédiaire entre les ruptures conflictuelles et les départs spontanés, permettant une séparation dans le respect des intérêts de chacune des parties. Pour l’employeur, elle représente un moyen de gérer les départs de manière plus souple tout en préservant une relation de confiance avec le salarié.

Risques Juridiques et financiers

Le refus injustifié d’une rupture conventionnelle expose l’employeur à des risques juridiques significatifs. En effet, les tribunaux considèrent souvent cette action comme un licenciement sans cause réelle et sérieuse, entraînant des condamnations financières conséquentes.

Les litiges liés aux refus de rupture conventionnelle sont fréquents et peuvent s’avérer longs et coûteux pour l’entreprise. Ils impliquent généralement des indemnités de licenciement et des dommages-intérêts pour le salarié, ainsi que des frais de justice et des amendes pour l’employeur.

Impact sur l’image de l’entreprise

Au-delà des implications juridiques, le refus de rupture conventionnelle peut avoir des répercussions significatives sur l’image de l’entreprise. Les clients, les partenaires commerciaux et les talents potentiels portent une attention particulière à la manière dont une entreprise traite ses employés, et notamment lors des départs. Un refus injustifié peut être perçu comme un manque de considération envers le salarié et remettre en question les valeurs et l’éthique de l’entreprise.

Une mauvaise gestion des demandes de rupture conventionnelle peut également susciter des critiques de la part des syndicats, des médias et du grand public, ce qui peut ternir la réputation de l’entreprise et compromettre sa position sur le marché. Il est donc essentiel pour les employeurs de prendre en compte ces considérations lorsqu’ils envisagent de refuser une rupture conventionnelle.

Impact sur le salarié demandeur et l’équipe de travail

Le refus de la rupture conventionnelle peut avoir un impact significatif sur le salarié demandeur et sur toute l’équipe.

Sur le plan individuel, cela entraîne nécessairement des sentiments de déception, de frustration et d’injustice pour le salarié, qui peut se sentir dévalorisé et qui sera certainement totalement démotivé. Cela peut également affecter sa confiance envers l’employeur et compromettra sa performance au travail et sa relation avec ses collègues.

Au niveau de l’équipe de travail, le refus de la rupture conventionnelle peut créer un climat de tension et d’incertitude. Les collègues du salarié concerné peuvent être affectés émotionnellement par la situation et ressentir de l’insécurité quant à leur propre emploi. Cela peut entraîner une baisse de la motivation, de la productivité et de la cohésion au sein de l’équipe, ce qui peut avoir un impact négatif sur les résultats de l’entreprise.

Pourquoi accepter une rupture conventionnelle

Malgré les défis et les risques associés à la rupture conventionnelle, accepter cette démarche peut présenter des avantages pour les deux parties, à commencer par une alternative moins conflictuelle pour les deux parties.

Pour le salarié, cela peut représenter une alternative plus douce à un licenciement ou à une démission, offrant une transition, en douceur, vers de nouvelles opportunités professionnelles. Cela peut également lui permettre de bénéficier d’indemnités de départ plus avantageuses et de prestations de chômage.

Pour l’employeur, accepter une rupture conventionnelle peut éviter des litiges coûteux et chronophages, préservant ainsi les ressources de l’entreprise. Cela peut également contribuer à maintenir une relation de confiance avec le salarié et à préserver l’image de l’entreprise en tant qu’employeur responsable et soucieux du bien-être de ses employés.

La gestion du refus de la rupture conventionnelle va au-delà des implications juridiques strictes. Les décideurs RH et les managers doivent considérer les répercussions sur l’image de l’entreprise, sur le salarié demandeur et sur l’équipe de travail. Une décision réfléchie, étayée par une compréhension approfondie des implications pour toutes les parties concernées, est cruciale pour éviter des conséquences néfastes pour l’entreprise.

Source : Culture RH

3 Commentaires

  1. Je vais partager cette info à tous mes collègues de la DO PERM!
    Beaucoup attendent que ça d’être licencié donc c’est bon à savoir !

  2. c’est une info très intéressante à diffuser .
    merci à la cfe-cgc d’aborder tous les sujets et toujours au moment opportun .

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