Il est généralement convenu de ne pas trop communiquer sur la teneur d’un projet d’accord en cours, tant que durent les négociations, mais pour ce qui concerne le projet d’accord “Handicap travailleurs temporaires” nous nous permettrons une nécessaire dérogation.
Les Délégués syndicaux de la CFE-CGC sont tout particulièrement partie prenante et pro-actifs pour ce qui concerne les accords handicap, permanents comme intérimaires. Le sujet nous tient à cœur et relève, selon nous, d’une exigence éthique non négociable. Cf. nos publications sur le sujet.
Or, le projet d’accord Handicap concernant les salariés intérimaires évoque la possibilité d’une participation financière de l’agence aux coûts d’aménagement du poste de travail. Bien sûr, nous savons l’employeur est responsable de la prise en charge de ces coûts d’aménagement du poste de travail pour lesquels il peut solliciter des aides publiques ou des dispositifs spécifiques afin de réduire la charge financière qui lui incombe mais est-il bien raisonnable de faire supporter par l’agence tout ou partie de ces coûts ? Dans le projet d’accord, nous relevons en effet que “Le reste à charge éventuel fera l’objet d’une recherche d’optimisation auprès des différentes parties prenantes et sera financé le cas échéant par l’agence dont dépend l’intérimaire.”
Cette énième croupière taillée dans les résultats de l’agence incitera-t-elle les équipes à déléguer des salariés intérimaires porteurs d’une RQTH ? Poser la question c’est y répondre. Davantage de coûts à la charge de l’agence, ce sont des rémunérations encore et toujours plus rabotées et la certitude que les équipes des agences, malgré leur souci évident d’inclusion, s’efforceront au quotidien de minimiser les dépenses, comme on les y incite à longueur de journée.
Pour la CFE-CGC Adecco, une politique volontariste d’inclusion des salariés intérimaires porteurs d’un handicap doit formellement inclure la décision du Directeur d’agence et exclure toute participation financière arbitraire de l’agence à la prise en charge des coûts d’aménagement du poste de travail.