A mesure que s’éloignent dans le temps les souvenirs de l’étrange crise sanitaire de 2020 et des deux à trois années suivantes, de plus en plus nombreuses sont les entreprises qui révisent actuellement leur politique de télétravail pour imposer plus ou moins brutalement un retour au bureau. Les mêmes deux ou trois justifications reviennent en boucle où il est question de recréer du lien entre les équipes et d’améliorer une situation managériale mise à mal par l’éloignement des salariés du champ de vision du manager.
Des géants tels Microsoft, Amazon, Free, Société générale et tant d’autres entreprises de toutes tailles rétropédalent de toute leur énergie sur le sujet du télétravail en imposant, par exemple, une présence au bureau de quatre jours par semaine. L’engouement pour ce mode d’organisation du travail semble donc laisser place à une vision plus mature reposant sans doute sur l’expérience et d’inévitables déconvenues. Certaines grandes entreprises telles Goldman Sachs, Amazon, JPMorgan Chase…, exigent même un retour à temps plein sur site et vont jusqu’à proposer de substantielles indemnités de départ aux cadres réfractaires à ce retour au bercail.
Les arguments des rétropédaleurs tournent donc autour du management, du lien et de la cohésion d’équipe mais aussi de l’innovation et la créativité. “Il est de plus en plus évident que nous sommes meilleurs ensemble” martèle ce directeur d’exploitation d’un grand groupe américain, tandis décroissent irrémédiablement les possibilités de télétravail dans nombre d’entreprises. Selon l’INSEE, de 3,3 jours en moyenne en 2021, ce mode d’organisation du travail se limiterait aujourd’hui à 1,9 jour.
Cependant, même si certaines personnalités un peu trop extraverties, à l’instinct grégaire ou à la concentration fugace peuvent souffrir d’une situation de travail isolée, une étude de Malakoff Humanis démontre clairement la meilleure efficacité de 86% des salariés concernés par le télétravail. Une donnée qui devrait donner à réfléchir aux entreprises désireuses de rassembler à nouveau leurs ouailles sous un même toit.