L’article qui suit émane de notre fédération et résume parfaitement les enjeux du travail le dimanche, un moment mis en sourdine mais pour mieux ressortir au moment opportun. Le clan ultralibéral pousse à cette dérégulation supplémentaire, appuyant sa requête par des arguments fallacieux.

Ce qui va s’en suivre, hormis une mobilisation massive, est hélas facile à imaginer. On peut en résumer ainsi les étapes.

1) Maintien de l’interdiction mais assortie d’un nombre toujours croissant de dérogations

2) Appât des majorations d’heures travaillées le dimanche pour un certain nombre de salariés dans le besoin

3) A force de dérogations, extension progressive et banalisation du travail du dimanche

4) Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, dans quelques années nous travaillerons le dimanche au tarif des jours de semaine. Un cadeau de plus pour nos enfants…

Travail dominical : une tromperie

La Fédération nationale du commerce et des services (FNECS) CFE CGC défend farouchement le principe du repos dominical. Elle constate déjà que, « depuis des années, les salariés du commerce et des services subissent une flexibilité accrue de leurs amplitudes horaires : nocturnes, travail les jours fériés, travail dominical… sans que ces dérèglementations ne s’accompagnent d’une revalorisation des métiers et des salaires.

Ainsi la lutte syndicale contre le travail dominical est aujourd’hui son cheval de bataille ». Elle conteste l’idée que le travail dominical soit une « liberté retrouvée » qui s’accompagnerait d’une diminution du chômage, d’une augmentation du pouvoir d’achat, pour le plus grand bien de la société et du consommateur. Au contraire, la FNECS pointe du doigt les dangers d’une fausse liberté :

Le travail dominical n’a pas de justification économique : le pouvoir d’achat du consommateur n’étant pas extensible, le chiffre d’affaires ne ferait qu’être déplacé sur un autre jour de la semaine. La désorganisation entrainée ne peut, de plus, être supportée que par les grandes entreprises.

Le travail dominical est socialement négatif : les pertes d’emploi qu’il engendre dans les petites entreprises ne sont pas compensées par les hypothétiques créations d’emploi dans les grandes enseignes, d’où l’aggravation de la précarité. Avec la pratique des bas salaires, le travail dominical n’est, en réalité, qu’un moyen d’arrondir les fins de mois.

Le travail du dimanche est contraire à l’intérêt du consommateur : les prix seront nécessairement affectés puisqu’ils souffrent de toutes les charges supplémentaires.

Le travail du dimanche ne répond pas à l’attente de la société : l’absence parentale accentuée, la contamination vers les autres secteurs d’activité (banques, services…), la concurrence économique sur d’autres marchés (culture, loisirs…), la détérioration de la vie associative… sont autant d’éléments contraires aux aspirations de la population.

Enfin la FNECS conteste la notion de « volontariat » que l’on voudrait associer au travail dominical, au regard du marché du travail et de la concurrence exacerbée.


Relevé dans Encadrement Magazine n°162 (mars 2009). Revue envoyée gratuitement chaque mois à tous les adhérents CFE CGC.

Site de la FNECS

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