Comment va votre psy ? Apparemment, si l’on en croit l’affiche, celui de Bigard va mieux, quant au mien il a fait faillite mais je passe régulièrement l’écouter et lui remonter le moral. En revanche, les psy de l’IAPR ont carrément le moral dans les chaussettes.
Créée en 1999 par la RATP, l’Institut d’Accompagnement Psychologique des Ressources (IAPR) connait en effet des turbulences dont la moindre n’est pas le départ de 50% de ses effectifs en un an, avec des moments forts comme le mois d’avril 2009, au cours duquel trois psychologues furent convoqués à un entretien préalable. Sans parler de la tentative de licenciement d’un délégué syndical.
Comme disait ma grand-mère :”c’est toujours le cordonnier le plus mal chaussé”, mais j’avoue que je n’ai jamais regardé les pieds du mien. Que se passe-t-il à l’IAPR ? Rien de bien original à première vue. L’actuel directeur impulse, semble-t-il, à l’institut une orientation résolument commerciale et centrée sur la rentabilité. L’enjeu est clair : percevoir de moins en moins de subventions et développer au maximum le portefeuille clients. Selon un ancien salarié, “la logique gestionnaire et commerciale a complétement pris le dessus sur un projet de psychologie clinique“.
Concrètement, ce sont des prestations jugées trop standardisées, selon les psychologues, et “essentiellement conçues pour satisfaire le besoin d’une entreprise qui cherche à se prémunir des risques majeurs sur elle”, ce qui leur apparaît incompatible avec un accompagnement personnalisé. Un délégué syndical d’une union départementale juge qu‘”elle (la direction) se tient à son objectif de développement du chiffre d’affaires et écarte ceux qui posent problème dans l’accomplissement de cette mission”.
Les psychologues déplorent essentiellement une dégradation de leur pratique professionnelle et une mise en porte-à-faux avec leur code déontologique. L’outil informatique est aussi devenu prépondérant et il leur faut remplir de sacro-saints tableaux. Les écoutants de l’IAPR déplorent donc de ne plus pouvoir s’investir suffisamment dans leur métier, la relation d’aide, et de se voir accaparer par des questions informatiques et administratives. Il en résulte un épuisement professionnel et une rotation élevée de personnel.
Moins de temps sur le métier, le vrai, et de plus en plus sur les outils et “tableaux”… Signe des temps…
Source : Santé et Travail, janvier 2010

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici