Cet article emprunté au site actuchomage.org confirme les intuitions que nous pouvons tous plus ou moins ressentir. Appuyé sur une récente étude de la DARES, l’article confirme qu’un chômeur retrouvant du travail subit néanmoins un appauvrissement sensible lié à l’écrasement des salaires et à la raréfaction de l’emploi. Rarement article n’a synthétisé, en un nombre aussi réduit de lignes, la paupérisation qui s’installe et s’aggrave mois après mois :

En cas de perte d’emploi, la baisse du niveau de vie est quasi irréversible

C’est écrit là, en première page de la dernière étude de la Dares sur l’évolution des sorties d’inscriptions à Pôle Emploi entre 2007 et 2010 : «En 2010, les sortants des listes de Pôle Emploi ayant repris un emploi ont un salaire médian de 1.150 euros.»

En page 9, il est précisé que «45,1% des sortants des listes de Pôle Emploi ayant repris un emploi ont déclaré percevoir un salaire mensuel net compris entre 1.000 et 1.500 euros, 21,5% un salaire supérieur ou égal à 1.500 euros, et 33,4% un salaire inférieur à 1.000 euros. Le salaire médian net est égal à 1.150 euros mensuels en 2010».

Pour bien mesurer cet effarant constat, il faut rappeler deux choses :

• Le dernier revenu médian (qui date de 2009) calculé par l’Insee s’élevait à 1.590 €/mois en euros constants, c’est-à-dire hors inflation, pour une personne seule.

• Dans cette même étude, la Dares révèle que le taux de sortie pour “reprise d’emploi déclarée” n’a jamais progressé depuis 2007. En décembre 2010, ce motif ne représentait plus que 4,4% de l’ensemble des sorties d’inscriptions à Pôle Emploi, l’un «des taux les plus bas observés depuis le début de la disponibilité des données, en juin 2002».

Quand on est au chômage, la chute du revenu est systématique, pour ne pas dire définitive

Selon le barème actuel de l’indemnisation, le salarié qui a perdu son emploi et peut prétendre à une couverture va déjà perdre le quart de son ancien salaire mensuel net : il devra donc s’organiser avec 25% de budget en moins.

L’emploi est une denrée de plus en plus rare : le recul du nombre d’offres collectées par Pôle Emploi (majoritairement précaires), la stagnation du nombre de demandeurs d’emploi “en activité réduite” et l’augmentation du nombre de chômeurs de longue durée (plus de 40% des inscrits) le prouvent.

Vient à la rareté se rajouter la dégradation massive du niveau des salaires : tout chercheur d’emploi peut en témoigner. Elle est un choc pour le salarié fraîchement licencié qui commence à éplucher les annonces. Elle devient ensuite une routine, le chômeur se résignant peu à peu à cet état de fait.

Sauf cas exceptionnels, quand un chômeur retrouve du travail, il a peu de chance d’obtenir une rémunération équivalente à celle qu’il percevait. Pire : pour la plupart d’entre eux, le salaire proposé sera équivalent ou inférieur au montant de l’allocation chômage. S’il a eu la chance de décrocher un CDI (31% des sortants, selon la Dares), il lui faudra acquérir des années et des années d’ancienneté dans son nouveau poste afin de remonter la pente. Mais pour 60% des sortants, obligés de se tourner vers l’intérim ou les CDD à répétition, la mission est impossible.

Le chômage, outil précieux pour réduire le coût du travail

Cette dégradation n’est certes pas nouvelle. D’ailleurs, la loi du 5 novembre 2008 relative à la mise en œuvre du projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) et à l’offre raisonnable d’emploi (ORE) collait parfaitement à la réalité, le «salaire attendu» étant progressivement revu à la baisse. Ainsi, en officialisant le phénomène, le gouvernement l’a cautionné sans vergogne.

Depuis, il n’a cessé de nous faire la morale sur «les dérives de l’assistanat», accusant la protection sociale, dont le niveau serait trop élevé en France, de ne pas inciter les chômeurs à retravailler, sans jamais invoquer la rareté de l’emploi qui laisse des millions d’actifs sur le carreau, ni la bassesse des salaires pratiqués. Pourtant, nombre d’études ont montré que les chômeurs acceptent des emplois dégradés plutôt que de rester chez eux. Le gouvernement ne l’ignore pas et, bien que prétendant le contraire, il compte justement là-dessus.

Le chômage, tirant les salaires vers le bas, réduit le coût du travail. Pourquoi remettre en cause cette aubaine ? C’est aux chômeurs et à la protection sociale que l’UMP préfère s’attaquer. D’abord, stigmatiser régulièrement les «assistés» afin de conditionner l’opinion. Puis procéder à un conséquent nivelage par le bas en réduisant le volume et le montant des prestations sociales : tel est l’objectif à atteindre pour entériner le fait que les salaires ne seront plus jamais augmentés (il n’y a pas d’alternative !). Le malheur des uns faisant le bonheur d’une poignée, quitte à scier la branche, l’appauvrissement général de la population est acté.

Lundi sur ce blog :
Le président de la CFE CGC rappelle les propositions 
de notre organisation face à la crise

1 COMMENTAIRE

  1. La solution reste celle de travailler à hauteur du salaire versé !

    Tiens ??? Si vous alliez faire un tour sur le WEB au lieu de bosser ? Non?

    Rooo ! ça va je plaisante … Allez au boulot !

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