Vraiment trop fort Maître Yakafokon
Quelle que soit l’entreprise dans laquelle il sévit, Maître Yakafokon  se trouve confronté à l’éternelle et redoutable énigme suivante : comment faire (beaucoup) plus et mieux avec (beaucoup) moins ?
Né quelque part entre Utopia et L’île aux enfants, Maître Yakafokon est un adepte invétéré de la Bisounours attitude. Ayant, pour des raisons purement financières fait ou laissé partir des entreprises la plupart des salariés et cadres les plus expérimentés, porteurs de la mémoire, des valeurs, du savoir-faire et de la motivation, il voudrait néanmoins continuer à développer le chiffre d’affaires et capter des parts de marché tout en développant sa marge. Le tout, si possible, dans la joie, la bonne humeur et le bien-être au travail. A côté, la résolution de la quadrature du cercle ressemble presque à un exercice pour insuffisants cérébraux (on ne dit plus crétins).
Il a sa recette Maître Ykafokon et quand la désolante réalité ne rejoint pas son idyllique vision du monde, on l’entend tonitruer à la ronde :
Fokon développe les parts de marché, le business, la marge et tutti quanti !
Yaka faire plus de visites commerciales
Yzonka se sortir les doigts d’où je pense ces bandes de larves !
Oui mais Maître, il nous manque aujourd’hui quelques centaines de commerciaux, de recruteurs et d’agences dont votre Sérénité a cru bon de se défaire, affaiblissant ainsi sévèrement notre force de frappe“, lui répond parfois un imprudent lieutenant. Mais Yakafokon n’a cure de ces triviaux détails. Il faut faire plus avec moins, point barre, sinon les petits Chinois (ou Qatari) nous mangeront tout crus. Et encore, Chinois et Qatari ne sont que crotte de bique à côté du courroux des actionnaires !
Autre équation, et non la moindre, à résoudre pour ce brillant génie polymorphe : comment, dans un contexte économique déprimé, entre plans sociaux, pression intense et rémunération en berne, réveiller une motivation plus qu’assoupie de salariés sérieusement fatigués, de plus, par la danse de Saint Guy organisationnelle qui les ballotte depuis maintenant tant d’année ?
“Qu’on leur donne l’envie d’avoir envie !” tonne l’infatigable Maître Yakafokon. Mais il a beau se repasser en boucle la fameuse chanson de notre Jojo national, la recette ne lui vient pas. Une motivation, c’est capricieux, délicat, aléatoire et surtout fragile. Cela se nourrit au quotidien d’écoute, de compréhension, d’empathie, de proximité, de sens des réalités mais avant tout de connaissance de l’humain. Aucun analyste financier ou contrôleur de gestion au monde, fut-il brillantissime, n’aura jamais la moindre chance d’insuffler ou de restaurer la confiance, la motivation et une culture d’entreprise tonifiante car la formule ne se trouve hélas ni dans les manuels, ni dans aucun des savants graphiques, courbes et histogrammes au service d’une économie qui ignore les hommes. Elle est ailleurs.

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Mauvaise affaire cette “carte affaires” 

4 Commentaires

  1. Moi je suis content !
    Je vais déménager sur Paris, juste pour avoir un Vélib' gratos…
    Et dessus je pourrai consulter mes emails avec l'iPhone Adecco.
    Et puis le soir je surferai avec le Dell à prix casssé que j'aurai acheté grace au Nouvel Adecco.
    HEUREUX, j'vous dis !!!

  2. J'ai oublié (voir le 1er post); je ferai ça bien sur le jour de mon anniversaire, vu que je travaillerai pas !
    Vous n'êtes tous que des ingrats.

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