Le Middle Office devait être un moyen de mutualiser un certain nombre de tâches administratives essentielles afin de rationaliser, tant sur un plan technique que financier, leur organisation. Jusque là et sur le papier l’explication apparaissait satisfaisante pour beaucoup de nos collègues. La plupart rêvaient alors à des économies d’échelle que ne manquerait pas de générer cette organisation et du moindre coût auquel ils produiraient paie, facturation et de nombreuses autres tâches. Mais ils ne tardèrent pas à entendre venir les gros sabots de la direction et à comprendre que l’économie ne serait pas pour eux. Pour eux, ce serait simplement plus cher. La direction a beau s’éreinter à nous répéter que le Middle Office ne fait que répercuter à l’euro près ses coûts de fonctionnement sur l’ensemble du réseau selon une savante clef de répartition, rien n’y fait, les chiffres sont têtus et les directeurs d’agence constatent bien l’envolée des coûts qui leur sont impactés dont ceux du Middle Office.
Aujourd’hui, à force de revirements et de réorganisations, de tâtonnements et d’inertie, les salariés du Middle Office arrivent au bout du rouleau. Au bout du bout pour certains. La situation apparait si sérieuse que les élus des CHSCT ont lancé des expertises dans toutes les régions et nous attendons avec impatience leur retour qui devrait s’effectuer avant le 15 décembre. Un droit d’alerte a même été lancé sur le plus important des sites. D’autres procédures identiques ne sont pas à exclure…
Carences en organisation, heures supplémentaires non rémunérées, ni même récupérées faute d’effectifs, communication brouillée, sites en déshérence, problèmes d’agencement, UOG (Unités Opérationnelles de Gestion) inadaptées…La direction aux abois tergiverse et oscille constamment entre le déni et des bidouillages temporaires. Un récent changement de direction laissait entrevoir un espoir de reprise en main, mais la situation devient maintenant critique.
Nous reviendrons sur les difficultés inhérentes au travail en “open space” mais dès septembre 2010, nous émettions les plus grandes réserves sur ce mode d’organisation de l’espace (“Open space et conditions de travail“). Inutile de vous dire que nous n’avons pas été entendus. A ce sujet, relire aussi “L’open space m’a tuer“.
Pour le reste, nous insistons sur le rôle que peut jouer chaque salarié dans la défense de ses conditions de travail. Nous apprenons, avec un peu de désabusement il faut bien le dire, que certains salariés du Middle Office se contraignent à travailler parfois jusqu’à 22 heures, voire une partie du week-end ou même un jour férié, sans le moindre fifrelin supplémentaire. Comment voudrait-on que les choses changent dans ces conditions ? Agir ainsi part sans doute d’un bon sentiment que nous ne remettons pas en cause, mais contribue évidemment à pérenniser les insoutenables conditions de travail subies aujourd’hui dans de nombreux centres de services et UTA. Les arguments ne manquent pas, c’est vrai : “il faut bien sortir la paie“, “on n’a pas le choix“, “j’ai besoin de mon salaire et si je ne suis pas à jour je le perdrai“, etc. Par expérience, nous savons bien qu’agir ainsi n’a jamais contribué à sauver l’emploi, au contraire. Croyez-moi que le jour où les facturations ne sortiront plus, en raison d’un manque d’effectifs, les choses commenceront vraiment à bouger et des mesures seront enfin prises.
Chacun peut être acteur et pour que les choses changent réellement, il ne faut pas accepter l’inacceptable. Aidez-nous à vous aider et refusez de payer de votre santé et, au final, de votre emploi les carences graves d’une organisation centrée sur la rentabilité à outrance.

8 Commentaires

  1. Je pense que nos appels au secours ne sont pas entendus.
    La direction veut des fermetures naturelles de centre et je pense qu'ils vont y arriver a force de nous ignorer, de nous déplacer, de nous faire travailler dans des conditions déplorables et si nous posions tous nos congés entres le 1er et le 8 janvier. Que se passerait-il est ce que tous les R… viendraient faire la facturation et les paies.
    C'est peut etre la seule solution pour que l'on sache que l'on fait partie du n°1 des ressources humaines.

  2. Des expertises du CHSCT pour apprendre que l'écran m'ébloui ça c'est de l'info !
    Battez-vous pour plus de recrutements, de formations et plus de moyens humains dans les CG !

  3. Anomyme de 15h10 a dû louper un chapitre.
    Les expertises concernent les conditions de travail, l'organisation, la surcharge et la souffrance au travail.
    Question écran je lui conseille simplement de baisser la luminosité

  4. Aujourd'hui, jour de paye, le cumul des heures sup, le manque de soutien de la hiérarchie (enfin ce qui s'en apparente ) et la répartition totalement acadabrantesque entre les personnes donnent le sentiment que le middle office n'existe pas ou qu'il est pris pour un centre d'esclavagisme moderne…

  5. Anonyme de 15h10, le fond de ma pensée :
    Je connais (un peu) ces cabinets d'expertise en conditions de travail… N'oublions pas qui signe leur chèque ! Même si leurs clients sont les IRP.
    Ils rendent des avis très complaisants et ne préconisent jamais de changements majeurs !

  6. Je complèterais le commentaire de 20:13 pour repositionner une situation :

    Le CHSCT demande une expertise (chose faite bien avant les 1ère problématique) afin d'obtenir l'avis d'un expert.
    De ce rapport je crois comprendre que vous emettez un avis (favo, défavo, abstention).

    Question : Suite à l'avis de l'expert (alerte sur les RPS, route, charge de travail…) vous votez "défavorable" (et quelques abstention pour les moins courageux)…. et ensuite ?

    Doit-on vous rappeler le PdV ? Malgré vos avis… que c'est-il passé : Le PdV à bien eu lieu comme prévu et suivant la feuille de route écrite de longue date…

    Doit-on espérer une fin favorable pour le MO ?

  7. J'ai vraiment le sentiment que les gens sont bêtes dans cette entreprise.
    Si l'entreprise décide de mettre un projet à exécution, elle le fera, point barre. Trop peu sont les élus qui en ont dans le pantalon.

    Oui, oui et encore oui le MO va dérouiller en 2014.
    Idem pour les DZ qui sont en sur nombre et idem pour les RR.
    La vraie question est, (elle a déjà été posé récemment) :
    Quand l'entreprise sera t'elle vendue ?

  8. Bonjour à tous,

    Et oui je pense également que leur décision est prise, ils savent où et quand nous allons bouger.
    Mais je crois encore que cela peut bouger, car heureusement je sais qu'il y à des personnes qui se battent pour le MO et qu'il n'est pas facile de se faire entendre de la Direction.
    Bonne journée à tous et gardons le moral en attendant le verdict final !

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