Se présentant comme le premier groupe indépendant de travail temporaire en France et le numéro quatre de la profession, Crit connaît une croissance enviable, de même que son concurrent Synergie qui progresse plus vite encore. Au cas où l’on voudrait retrouver nos parts de marché perdues, ce serait sans doute du côté de ces groupes qu’il faudrait aller chercher. Sans parler de Proman et de quelques autres qui font leurs choux gras de la restructurite chronique, aggravée d’une nombrilite récidivante, frappant les trois majors.
Dans le travail temporaire, ce n’est visiblement pas la crise pour tout le monde. Par exemple, chez Crit, précisément, si ce n’est pas l’euphorie, ça y ressemble. Pour commencer, tout comme le groupe Synergie, Crit passe la barre symbolique de 1,5 milliard d’euros, ce qui n’est pas rien. Grâce aux six acquisitions effectuées ces dernières années aux États-Unis, Crit y réalise une progression de 45,9%  sur le dernier trimestre 2013. En dépit d’une morosité ambiante tendant à nous persuader que le marché français du travail temporaire serait forcément régressif, Crit enregistre une progression de 8,9% sur le dernier trimestre 2013, après avoir quand même progressé de 3,7% sur les trois mois précédents. Il n’y aurait donc ni fatalité, ni mauvais œil en ce qui concerne le marché français.

Quant aux résultats, ils sont attendus en forte hausse, bien meilleurs que prévu. Le bénéfice opérationnel courant a littéralement bondi de 48 %, à 26,2 millions, et le
profit net du groupe a été multiplié par 2,7, à 14,1 millions.
Pour l’exercice entier, les analystes financiers anticipent un résultat net de 35 millions
d’euros, contre 9,9 millions en 2012. Une progression impressionnante qui amène progressivement ce groupe, tout comme Synergie, dans la cour des grands. Pendant ce temps-là, Temporis fête l’ouverture de sa centième agence, Adequat continue à ouvrir agence sur agence et Proman continue d’afficher une insolente progression. Cela pose véritablement la question des politiques suivies par les grands groupes, de leur lourdeur et de leur difficulté à s’adapter avec souplesse à un marché difficile et fluctuant. Cela amène à réfléchir aussi et surtout sur la difficulté sinon l’incapacité de l’entreprise à valoriser et fidéliser ses meilleurs éléments.

Pour être tout à fait honnête, n’oublions quand même pas de préciser que ces résultats enchanteurs, comme ceux que le groupe réalisera probablement en 2014, doivent une fière chandelle au CICE, manne miraculeuse arrosant généreusement l’ensemble de la profession.

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