Aujourd’hui, dans un marché de l’emploi déprimé, la revendication salariale semble bien souvent passer au second plan. Le chômage de masse et la montée continue de la précarité contribuent à rendre les salariés discrets sur cet aspect fondamental du travail, car qui ne travaille pas pour un salaire ? Les lecteurs assidus de ce blogue savent que nous évoquons très souvent le problème d’une rémunération* qui ne se contente pas de stagner mais régresse franchement pour une importante partie des salariés.

En effet, une baisse de la partie variable et un gel des fixes depuis six ans maintenant, dans un océan de hausses diverses et variées et un fiscalisme éhonté ne peuvent produire autre chose qu’une baisse inquiétante du pouvoir d’achat. Oser ressortir une DAS (déclaration annuelle des salaires) d’il y a cinq ou dix ans, permet le plus souvent de mesurer l’ampleur de la reculade. Les enquêtes GPTW, que je me suis toujours permis de traduire “Garde Prête Ta Winchester”, prouvent un mécontentement largement majoritaire et une inquiétante défiance à l’égard de l’entreprise. Pourtant, face à la crainte du chômage, nombre de salariés semblent se résigner et renoncer à toute prétention et revendication. Rien que du bonheur pour une direction qui déploie un génie hors du commun pour pomper les agences, rabioter les parties variables et grattouiller tout ce qu’elle peut. Règle d’or, vendre le plus cher possible – jusque-là tout va bien – et, parallèlement, payer le plus mal et le plus tard possible fournisseurs et salariés.
Malgré ce laminage en règle des rémunérations qui, soyons clair, ne s’arrêtera pas, ni maintenant, ni plus tard, sauf réaction massive des salariés, nous ne constatons aucune augmentation du rythme d’adhésion, ni à notre syndicat, ni à aucun autre d’ailleurs. La fréquentation de ce blogue demeure certes très élevée, sans doute la plus élevée de l’univers syndical français, mais cela ne suffira pas à stopper le rouleau compresseur de la direction financière.
Désinvestissement professionnel, petits jobs secondaires, découragement et au final départ de l’entreprise attendent les salariés déboussolés par tant d’iniquité. Partir pour à nouveau subir la même logique purement financière dans un autre grand groupe ? Bof ! pas très excitant. Le chômage ? tout sauf ça ! Continuer à subir et marmonner dans ses moustaches (pour les hommes !) ? pas très productif. Se mettre à son compte ? le principe est séduisant mais attention aux pré-requis indispensables quant à la connaissance du marché, le prévisionnel, l’expertise et le financement.
Nous vous proposons un véritable engagement dans un syndicat actif, communiquant, constructif, force de proposition. Rejoignez-nous et positionnez-vous déjà même pour figurer sur nos listes électorales dans deux petites années. Le temps passe vite… Combien d’emplois auront encore été supprimés dans deux années ? combien d’agences ? A quels grignotages salariaux auront nous encore été soumis ? Agir ou subir, choisissez la première alternative, la seule payante et digne.



* Pour consulter les articles sur le sujet, il vous suffit de taper le mot “salaires” dans la barre de recherche, dans la marge droite de ce blogue.

4 Commentaires

  1. Cher Arnaud,
    Je suis bien entendu d'accord sur ton analyse, mais complèterai un point de ton énumération des alternatives ; on peut toujours partir ; non pas pour un autre grand groupe, mais pour une PME et on y est en général très bien reçu; souvent mieux payé et toujours nettement plus considéré (ce qui n'est pas très difficile, il faur bien l'avouer…).
    Je le sais pour l'avoir expérimenté moi-même et une dizaine d'autres ex-collègues de ce entreprise de cette boite de †‡@*⁈§ qu'est devenu Adecco.
    On peut aussi faire autre chose ailleurs ce que des centaines d'autres ex-collègues des PSE/PDV on pour beaucoup été enchanté de choisir.
    Mais on peut aussi te lire tous les jours, se lamenter sur son sort et se laisser laminer (pour ne pas employer un verbe à connotation plus sexuelle) jour après jour par une direction qui n'a même plus de mérite tant sont serviles tout ces/ses esclaves.
    Méfiez-vous pourtant gentils moutons, quand on ne peut plus vous tondre… on vous bouffe !

  2. Méfiez vous mouton, quand on ne peut plus tondre on vous bouffe.
    Je suis en complète harmonie avec cette réflexion, elle doit faire réfléchir les collaborateurs Adecco

  3. je cherche à partir !!! mais vers une pme ! ras le bol des gros groupes où ont se fait entuber (et oui j'ose le dire) ! y'en a plus que marre, mais n'est ce pas ce qu'ils veulent ….

  4. Un tour de france de nos syndicats, dans les agences ferait le plus grand bien… Nous sommes en souffrance venez donc vous en rendre compte sur place :!

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