Fabriquant de crises depuis 1869
“Les avares subissent le sort des abeilles : ils travaillent comme s’ils devaient vivre éternellement”
Démocrite
Le 12 mars dernier, l’agence Bloomberg nous apprenait la vente de 30,2 millions d’actions Adecco par la holding Jacobs, vente confiée à la tristement célèbre banque Goldman Sachs. La famille Jacobs réduisait ainsi sa participation dans le groupe Adecco de 18% à un  peu plus de 2%, empochant au passage 2,2 milliards de francs suisses. L’essentiel de ces actions restent à vendre aujourd’hui, la seule acquisition relativement importante ayant été réalisée, très récemment, par Akila, le fond d’investissement d’un certain Philippe Foriel-Destezet, fondateur du groupe Ecco qui, visiblement, décide de reprendre des billes, manoeuvre sans doute éminemment politique et stratégique.
On ne va pas à la Goldman Sachs par hasard, surtout depuis la crise des subprimes débutée en 2008. Plus qu’une banque, Goldman Sachs est un empire invisible riche de 700
milliards d’euros d’actifs, soit deux fois le budget de la France. Un
empire de l’argent qui a
transformé la planète en un vaste casino, pariant sur tout et n’importe
quoi pour engranger toujours plus de profits sur le dos des peuples et de l’économie réelle. Grâce à son réseau
d’influence unique au monde et son armée de 30 000 mercenaires du fric,
Goldman Sachs a su profiter de ces cinq années de crise pour accroître
sa puissance financière, augmenter son emprise sur les gouvernements et
bénéficier d’une invraisemblable impunité de la part des justices américaine et européenne.
La Goldman Sachs fut fondée par un homme d’affaires allemand Marcus
Goldman ayant émigré aux États-Unis en 1848. Usurier inventif, il a été
le pionnier des émissions de bons d’emprunt plus faciles et plus rapides
à utiliser que l’argent. Il s’est associé à son gendre, Samuel Sachs né
dans le Maryland dans une famille venant de Bavière et émigrée aux US. Sous l’impulsion de Sachs la banque d’usure a développé
l’émission d’actions permettant aux jeunes entreprises de lever des
fonds d’investissement. Jouant sur les deux tableaux, emprunts et
investissements, Goldman Sachs s’est aussi lancé sur les marchés
spéculatifs et les marchés de taux de change et des actions pour venir l’une
des plus grosses banques d’affaires de Wall-Street avec les
responsabilités écrasantes que l’on sait dans les dernières crises financières et notamment la plus importante de toutes, celle de 2008 où quelques milliers de margoulins mirent à bas l’économie occidentale. Aucune crise économique ne leur est étrangère ou plutôt ils ne sont totalement étrangers à aucune d’entre elles.
En politique, les anciens de la Goldman Sachs investissent pratiquement tous les gouvernements. Le Canadien Mark Carney a été nommé gouverneur de la Banque
d’Angleterre ce qui signifie que celui qui participa à la réunion du groupe Bilderberg cette année, complète la domination virtuelle de Goldman Sachs sur toutes les économies principales d’Europe. L’ancien commissaire européen Mario Monti a été choisi pour remplacer
Silvio Berlusconi, le premier ministre élu d’Italie. Monti est un
conseiller international pour Goldman Sachs, le président européen de la Commission trilatérale de David Rockefeller et un leader du groupe Bilderberg. « Ceci constitue la bande de criminels qui nous a amené ce désastre
financier. Cela revient à appeler au secours des pompiers pyromanes 
» a commenté Alessandro Sallusti, éditeur du quotidien Il Giornale. Nous lui laisserons la responsabilité de ses propos mais il faut reconnaître que l’on ne doit pas être bien loin de la vérité…
Les économies de la France, de l’Irlande, de l’Allemagne et de la
Belgique sont aussi contrôlées par des individus qui ont une relation
directe avec Goldman Sachs. Le banquier international géant, bien connu pour ses pratiques dévoyées, ses délits d’initiés et ses pratiques douteuses, possède
maintenant une influence énorme sur l’essentiel des économies du monde occidental.
Mais Goldman Sachs demeure surtout connue pour ses malversations, dissimulations de dette et prédations diverses. On se souvient que la banque avait aidé la Grèce à dissimuler une partie de sa dette au début des années 2000. Elle avait aussi précipité la faillite de l’assureur AIG en 2008 tout en bénéficiant de son sauvetage par l’État américain. La Libye avait porté plainte contre Goldman Sachs pour l’avoir volontairement incitée à se doter de créances pourries (subprimes), estimant le préjudice à un milliard de dollars.
La sulfureuse banque avait aussi vendu à ses clients des produits à base de subprimes pour le profit d’un autre client Paulson & Co (encore des philanthropes…) qui pariait sur la chute des prix immobiliers et donc de la valeur des titres en question. La Goldman Sachs demeure surtout connue pour sa responsabilité écrasante dans la crise de 2008 dont les économies occidentales ne se sont toujours pas remises. L’immunité dont elle jouit pendant qu’une mauvaise procédure
américaine est en train de saigner à blanc la BNP a de quoi surprendre les
naïfs, mais seulement eux.

Il faudrait des dizaines de pages pour égrener la liste des malfaisances
de cette banque d’affaires au cœur de tous les scandales et mouillée
dans toutes les crises économiques de ces dernières décennies. Sur le
sujet, on lira avec intérêt l’article très documenté de Matt Taibbi, paru dans Rolling Stone en 2009. Après lecture de cet article, nous verrions bien la Goldman Sachs reprendre à son compte le slogan de Total : “Vous ne viendrez plus chez nous par hasard”.

Pour sortir de la crise en France, les agioteurs de Goldman Sachs pensent avoir trouvé la solution : il faudrait baisser l’ensemble des salaires d’environ 30 % comme l’a suggéré Huw Pill, économiste en chef de la banque. Vous voyez, avec ces gens là, les NAO seraient d’une simplicité enfantine en France et notamment chez Adecco. Pendant ce temps-là, les dirigeants de la banque jouent à longueur d’année à “Qui veut gagner des milliards ?” et son PDG, Llyod Blankfein,  multipliait son salaire par quatorze, trois ans à peine après le début de la crise de 2008.
Alors si vous avez des économies à placer en toute confiance et si vous voulez racheter des actions Adecco, vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire. Nous vous communiquerons  bien volontiers les coordonnées sur simple demande.

Si dans votre région ou votre zone vous êtes témoins de pratiques répétées de nature à engendrer une réelle souffrance au travail, un harcèlement moral pouvant aboutir à des conséquences graves pour la santé, voire dramatiques, il est de votre devoir de témoigner et d’alerter. Se taire serait se rendre complice et passible de poursuites judiciaires.
Vous pouvez nous envoyer les premiers éléments d’information, anonymement ou non sur notre messagerie CFE-CGC. L’anonymat sera, dans tous les cas, strictement respecté.

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