Une entreprise de main-d’œuvre comme Adecco, à l’instar de l’ensemble des professionnels du travail temporaire, se distingue forcément par l’énormité des sommes perçues au titre du CICE et parmi les heureux bénéficiaires des pactoles généreusement distribués aux entreprises, Adecco caracole joyeusement en tête avec la bagatelle de 113 millions d’euros d’argent public perçus précisément au titre de ce crédit d’impôt pour l’année 2013.
Rappelons que l’utilisation du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi répond à des prescriptions strictes et ne peut être affecté, légalement parlant, qu’aux utilisations suivantes : 
  • Investissement
  • Recherche
  • Innovation
  • Formation
  • Recrutement
  • Prospection de nouveaux marchés
  • Reconstitution du fonds de roulement
Hum… devinez un peu le ou les choix effectué(s) par le groupe ? Bingo, vous avez gagné : il s’agit exclusivement de “reconstitution des fonds de roulement”. Au diable l’investissement, la recherche, l’innovation ou la formation ; quant au recrutement, n’ayons pas la cruauté d’en parler…
Ainsi, les 113 millions du CICE (et non 106 comme le mentionne un article paru sur Miroir Social) – soit plusieurs fois le résultat net du travail de l’ensemble du réseau Adecco et de ses 3 500 salariés – s’en iront tout simplement gonfler le fonds de roulement qui, c’est vrai, avait fondu comme beurre au soleil ces dernières années. La finance, la finance et encore la finance, unique choix de l’entreprise. Nos lecteurs connaissent bien l’orientation du groupe et, avant-hier encore nous évoquions les 10 181 696 actions Adecco envolées dans la nature. Nous avions aussi insisté sur le départ de nos principaux “bienfaiteurs“, les poches remplies d’une plus-value de 2,2 milliards de francs suisses.
Le plus inquiétant dans l’affaire, comme l’écrit Miroir Social d’aujourd’hui c’est que “d’évidence, une entreprise, quel que soit son secteur, qui fait le choix
du fond de roulement au détriment de l’innovation par exemple, ne sert
pas la compétitivité ou l’emploi
“. Cela on s’en doutait un peu mais il n’est jamais inutile de répéter les choses, ne serait-ce qu’à titre pédagogique.

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