Depuis le 1er juillet 2014, la nouvelle convention d’assurance chômage établit une nouvelle période de carence, c’est-à-dire le temps d’attente pour
percevoir son allocation chômage, pour les salariés licenciés pour une raison autre qu’économique et pour ceux qui bénéficient d’une rupture conventionnelle.
Contrairement à ce qui a été maintes fois dit et écrit, cette mesure ne pénalise pas seulement les salaires élevés mais aussi les cadres à faible revenu, les assimilés-cadres et les agents de maîtrise.

En effet, dès que le chèque de départ dépasse les 16 200 euros, la période de carence atteint 180
jours, soit six mois sans indemnisation. L’indemnité transactionnelle est donc incluse dans le calcul du délai de carence. Selon l’Unedic, cette mesure pénalisante
concerne environ 40 000 personnes par an pour une économie estimée à 600
millions d’euros d’ici à 2016. C’est toujours ça de pris sur le dos des salariés…

Les cadres et assimilés-cadres sont donc en première ligne et se trouvent victimes de mesures d’économies puisées directement dans leur poche. Entre le délai de carence actuel et le nouveau, prenant en
compte les indemnités supra légales, ils vont ainsi perdre jusqu’à
quatre mois et demi d’assurance chômage. Cette mesure inique n’a malheureusement pas connu le retentissement médiatique et la vague d’indignation qu’elle méritait et, comme l’on dit, est passée un peu comme une lettre à la poste.

Cette convention assurance-chômage entérinant une régression sociale sévère a, hélas, été signée par trois importants syndicats, ce qui laisse quand même perplexe pour ne pas dire rêveur sur les motivations des uns et des autres. La CFE CGC a bien entendu refusé de signer cet accord néfaste. La mesure évoquée aboutira évidemment à une hausse des contentieux devant les prud’hommes et surtout une élévation du niveau d’exigence lors de la négociation transactionnelle, mais en attendant la perte est sévère pour les salariés cadres, assimilés-cadres et agents de maîtrise qui sont, une fois de plus, pris pour les dindons de la farce et devront donc, après avoir cotisé copieusement pendant des années voire des décennies, vivre six mois sans indemnisation dès lors que leur chèque de départ dépassera les 16 200 euros. Nous reviendrons bien entendu sur le sujet.

Lundi sur ce blogue :
L’inexorable hausse du chômage

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