Sécu en déroute, mutuelles sur la tangente et cotisations qui flambent : il faudra visiblement s’habituer à ce que le poste budgétaire santé pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages.
Chez Adecco, notre régime complémentaire de frais de santé s’avère déficitaire depuis sa mise en œuvre dans l’entreprise. Un certain nombre d’élus CFE-CGC ont toujours pensé que le groupe Mercer avait emporté le marché Adecco en présentant une offre commerciale au taquet, voire en dessous de son prix de revient. Procédé classique dans la lutte commerciale pour le référencement de grands comptes et, quoiqu’il en soit, les derniers chiffres disponibles nous donnent raison. Nous avions d’ailleurs déjà dénoncé, en juillet 2014, “les failles de la protection complémentaire santé“.
En novembre dernier, nous avons refusé de signer un projet d’accord destiné à ramener à l’équilibre les comptes de notre mutuelle car l’effort demandé reposait entièrement sur les salariés. Il nous semblait en effet inconcevable que l’entreprise qui affiche, année après année, d’insolents résultats ne contribue pas à l’assurance santé de ses salariés.
De plus, les pouvoirs publics, jamais en retard d’une ingérence, ont imposé un certain nombre de mesures pour des contrats dits “responsables”, destinées à encadrer les remboursements des contrats de santé. et définissant notamment les minima et maxima de remboursement des complémentaires santé.
Pour faire simple, le régime se sous-divisera en deux parties. Un socle obligatoire de garanties “responsables” d’une part et un régime facultatif complémentaire.
Sans surprise, l’entreprise se contentera de maintenir uniquement le socle “responsable”, chaque salarié ayant à souscrire individuellement au régime complémentaire. Pour conserver un niveau de prestation identique à celui que nous avons connu jusqu’à ce jour, il nous sera donc indispensable de souscrire au contrat complémentaire.
Cerise sur le gâteau, la cotisation du conjoint passera à 35,07 € au 1er avril et ce n’est pas une blague.
Pour faire face à une Sécurité sociale exsangue, se désengageant de plus en plus malgré des cotisations aux limites du soutenable et tenter de combler un tant soit peu son légendaire gouffre, les mutuelles devront sans fin réviser leur tarification et, pour reprendre le titre de cet article, il faudra, pour se maintenir en état de santé convenable, dépenser plus pour se soigner moins.
Qu’on se le dise, il vaudra mieux à l’avenir être jeune, riche et en bonne santé que vieux, pauvre et malade.
Ces surcoûts d’assurance-santé procèdent, parmi tant d’autres facteurs, à la paupérisation des salariés. Sur ce sujet comme sur les autres, nous ne céderons pas et nous refuserons toujours de signer des accords défavorables aux salariés.

2 Commentaires

  1. Prenez la main. Si l'entreprise ne peut pas proposer des solutions qui sont équitables pour le salarié, les syndicats doivent réfléchir pour proposer une alternative . Il faut sortir du système. La route est ouverte aux solutions innovantes et bien entendu aux solutions qui vous permettront, vous "syndicats " de vous différencier.

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