Article relevé sur Les Echos.fr :

La Cour des comptes dénonce le grand gâchis des aides à l’emploi des jeunes

Les magistrats financiers critiquent l’empilement des mesures, le manque de coordination et la dispersion des crédits.
Ils préconisent de raccourcir les contrats aidés et d’intensifier les mesures de suivi.
Aides trop nombreuses, résultats « décevants »,
millefeuille financier, surabondance d’intervenants, cibles trop
rarement atteintes, objectifs qui portent plus souvent le volume des
bénéficiaires que l’accès effectif à l’emploi… Le rapport publié
mercredi par la Cour des comptes sur « l’accès des jeunes à l’emploi »
est particulièrement critique, alors que la situation des 18-25 ans ne
cesse de s’aggraver. C’est vrai pour les non-qualifiés, mais le
phénomène gagne de plus en plus les diplômés de l’enseignement
supérieur. Résultat, cette tranche d’âge présente au sein de la
population active le taux de chômage le plus élevé : 23,4 % en 2014
selon l’Insee (en raison d’une forte proportion de jeunes étudiants, non
comptabilisés), contre 10 % toutes classes d’âge confondues. 
L’enquête
ne fait pas de distinguo entre droite et gauche qui se sont succédé au
pouvoir en faisant de la lutte contre le chômage des jeunes une
priorité. Et ses conclusions sont sans appel : sur la petite trentaine
de dispositifs qui mêlent plus ou moins aide directe à l’embauche,
accompagnement personnel ou formation, le tout mobilisant 10,5 milliards
d’euros par an, seuls ceux qui sont ramassés dans le temps et qui
mettent le paquet sur les relations entre conseiller et jeune affichent
un taux d’accès à l’emploi de plus de 50 %.
 

Décalage entre les dispositifs et les besoins 

C’est
le cas notamment de la « garantie jeunes », qui assure un entretien
tous les 21 jours en moyenne. Le gouvernement a inscrit 420 millions
d’euros dans le budget 2017 pour sa généralisation. Pour le reste des
dispositifs, les résultats oscillent entre 30 et 40 %, à l’exception des
contrats aidés dans le secteur marchand (66 %). Avec un bémol : parce
qu’ils s’adressent à des publics proches de l’emploi, ces contrats
donnent lieu à un fort effet d’aubaine. Autrement dit, les employeurs du
privé auraient embauché même sans aide…

« La nature des réponses publiques au problème de l’accès des jeunes
à l’emploi implique que leur efficacité ne peut être que limitée
puisqu’elles ne peuvent que compenser à la marge les difficultés
rencontrées par certains publics,
admet la Cour. Cependant,
même en tenant compte de ces limites intrinsèques, les aides proposées
ne paraissent pas à la mesure des coûts importants qu’elles induisent. »
 
Au moment où elle a relancé une grande
concertation sur le sujet entre partenaires sociaux et organisations de
jeunesse, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, trouvera matière à
méditer avec ce nouvel opus. Non pas que les pouvoirs publics soient
complètement à côté de la plaque : compte tenu du coût de tous les
dispositifs, la nécessité d’un « recentrage » sur les jeunes les plus
prioritaires et d’une « densification » des apports en formation ont « présidé à la dernière vague des contrats aidés »,
emplois d’avenir notamment. Mais le compte n’y est pas encore, selon la
Cour, qui met en avant le décalage entre la large gamme des dispositifs
et les besoins des jeunes et des employeurs. 
Les
contrats aidés ? lls devraient être moins prioritaires et plus courts
en les considérant avant tout comme une phase transitoire vers une
formation qualifiante, plaident les rapporteurs. Autre préconisation :
redéployer les crédits des contrats aidés du secteur non marchand vers
les dispositifs les plus intensifs, comme la garantie jeunes, les
dispositifs deuxième chance ou l’alternance. La grosse rallonge de 1,4
milliard d’euros sur les contrats aidés pour le deuxième semestre montre
qu’on est encore loin d’un redéploiement. 
Source : Les Echos.fr

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