D’année en année, nos parts de marché s’érodent au profit de la concurrence et notamment des moyens et petits acteurs de la profession. Les trois principaux prestataires d’intérim du marché souffrent, de par leur dimension, d’un manque d’agilité et de réactivité préjudiciable à leur activité commerciale. De plus, l’énergie qu’ils déploient à réorganiser sans fin leur entreprise n’est évidemment pas affectée à la conquête de nouveaux marchés, ni à la fidélisation et la professionnalisation de leurs équipes.
Nous continuons donc à perdre des parts de marché à cause d’une politique presque exclusivement tournée vers la rentabilité à court terme pour satisfaire aux exigences d’un actionnariat impatient et glouton. Les plus anciens dans l’entreprise savent que le fonctionnement d’une société cotée en bourse s’apparente à un moteur à deux temps dont chacun s’étend sur une période d’environ deux ans : deux années consacrée à la conquête de marchés, sans trop se soucier de leur rentabilité, puis les deux suivantes à privilégier la rentabilité, même au prix de douloureux désengagements commerciaux. Pour faire simple, deux années pour la conquête commerciale, inexorablement suivies de deux autres pour la marge.
Chez Adecco, le balancier repart nettement vers la prise de parts de marché. L’alerte de la  perte de notre première place sur la marché de l’intérim n’est sans doute pas pour rien dans ce revirement. Problème, notre dernier mode de rémunération variable en date avait été conçu pour privilégier la rentabilité et par conséquent la marge ! Qu’à cela ne tienne, modifions une énième fois le calcul de cette part variable, nous n’en sommes plus à cela près.
Mais si nous perdons depuis des années des parts de marché, qui se soucie réellement de la cause ou plutôt des causes ? Pour les connaitre, rien de plus simple, il suffit de relire les synthèses de l’enquête GPTW. Tout y est. Rémunération jugée insuffisante, injuste répartition des richesses, manque de reconnaissance, de visibilité, de moyens, etc. S’ensuit une rotation de personnel et son lot de démotivation et déqualification pour le plus grand profit de concurrents en phase de conquête. Hier, il s’agissait des Proman, Adequat ou autres et aujourd’hui de l’arrivée des start-up entièrement digitales et bien décidées à se tailler une part de gâteau dans un marché en plein développement dont le niveau pourrait atteindre et même dépasser celui de 2007, année historique pour la profession.
Cerise sur le gâteau, depuis plusieurs mois, la DARES s’avère incapable de fournir les données chiffrées concernant les parts de marché de la profession, avec pour conséquence très concrète la suspension du versement de la prime “booster” pour la période “Q1” qui aurait dû être versée en juillet dernier. La seule incitation sonnante et trébuchante à conquérir des parts de marché se trouve donc en panne.  Selon nos informations, la situation serait débloquée et la direction serait en possession, depuis un certain temps déjà de ces précieux éléments…

Jeudi sur ce blogue :
Les Centres de services aux limites de l’implosion

5 Commentaires

  1. Et sur quelle têtes la direction (DZ, DO et tous ceux qui se trouvent au-dessus) va t-elle encore tapé ? Les agences girouette ! Faut quand même que la haut on réalise enfin que de s'être retirer de certains comptes peut s'avérer définitivement perdu ! Et c'est pas en restant analyser les chiffres derrière son bureau que ça va avancer. Faudrait peut-être nous motiver plutôt que nous enfoncer !!!

  2. Nos parts de marché elles sont passé chez nos concurrents !
    à force de bricoler et de faire n'importe quoi c'est normal qu'ils se gavent

  3. Bonsoir

    Est ce que vous pouvez communiquer sur le nouveau système de rémunération pour 2018 ? Nous avons eu l'information comme quoi cela allait encore évoluer, encore changer, encore bouger !! Je veux crier avant d'avoir mal mais là on marche encore sur la tête après tous les changements ! qu'est ce ça va encore donner cette fois ? !!!

  4. Les parts de marché sont bien parties chez nos concurrents, beaucoup plus centrés sur le commerce, la réactivité et le service client.
    Beaucoup moins tournés sur leur nombril!

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