La part des embauches en contrat à durée déterminée
(CDD) a nettement progressé depuis 25 ans avec un recours toujours plus
accru aux contrats très courts, selon une étude du ministère du travail.

Comment évoluent les embauches et les
ruptures depuis 25 ans ? C’est tout l’objet d’une étude instructive
publiée par la Dares, le service statistique du ministère du Travail.
Laquelle nous apprend, pour commencer, que les salariés travaillant
aujourd’hui en contrat à durée indéterminée (CDI) demeurent très
largement majoritaires (88 % en 2017, hors intérim), contre 12 %
travaillant en contrat à durée déterminée.

En analysant plus
finement les flux d’embauches en CDD et CDI, on constate que la part des
CDD a nettement progressé en vingt-cinq ans, notamment à partir des
années 2000, passant de 76 % en 1993 à 87 % en 2017. Dans les
entreprises de plus de 50 salariés, le taux d’entrée en CDD (rapport
entre les embauches en CDD et les effectifs de l’établissement) a même
été multiplié par plus de quatre depuis 1993.


  • Des secteurs très consommateurs de CDD

Cette évolution structurelle dans les mouvements de main-d’œuvre
s’accompagne d’une forte progression des contrats dits de très courte
durée : en 2017, 40 % des salariés en CDD ont un contrat de moins d’un
mois et un tiers des CDD ne dure qu’une journée, souligne l’étude. Ce
phénomène est particulièrement marqué dans certains secteurs d’activité
comme l’hébergement médicosocial, l’audiovisuel ou
l’hôtellerie-restauration. C’est moins le cas dans l’industrie et la
construction, « où l’emploi temporaire passe avant tout par l’intérim », expliquent les auteurs de l’étude.

Entre 2001 et 2017, la durée moyenne d’un CDD a quasiment été divisée
par trois, passant de 112 à 46 jours. Les contrats de moins d’un mois,
qui représentaient 57 % des CDD en 1998, sont désormais ultra
majoritaires (83 % en 2017). Globalement, ce sont d’ailleurs « souvent les mêmes personnes qui enchaînent les contrats très courts », relève l’étude, avec un cumul de de 3,5 contrats de moins d’un mois en moyenne par trimestre.


  • Les ruptures conventionnelles gagnent du terrain

Interrogés, en 2016, sur les principales raisons les motivant à recruter en CDD plutôt qu’en CDI, les employeurs, outre « les besoins limités dans le temps directement liés à la législation sur le CDD », mettent en avant « l’incertitude vis-à-vis de l’environnement économique » et « le besoin de tester les compétences du salarié avant un recrutement plus durable ». Autre argument souvent invoqué : le poids de la réglementation associée au CDI.



Au sujet des ruptures de contrat, les démissions restent, en 2017, le
motif de rupture anticipée de contrat le plus fréquent (40 %). Suivent
les fins de périodes d’essai (20 %) et les licenciements pour motif
personnel (principalement pour faute et dans une moindre mesure, ceux
pour incapacité), également à 20 %. Les ruptures conventionnelles, mises en place en 2008,
gagnent progressivement du terrain et représentent désormais environ 10
% des ruptures anticipées de contrat, au même titre que les
licenciements économiques et les départs à la retraite (10 % à eux
deux).
 

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