Même si l’activité de l’intérim parait encore satisfaisante et que notre réseau souffre davantage de problèmes de recrutement que d’un manque de commandes, il est aujourd’hui avéré que la situation économique commence à se dégrader et que nous allons au devant d’une situation plus difficile. Tous les indicateurs économiques sérieux convergent en ce sens et notre direction connait parfaitement ces perspectives.

Notre pays connait un manque de compétitivité et un déficit commercial inquiétants si l’on considère qu’en juin, sur douze mois, ce déficit s’élève à 61 milliards d’euros (presque l’équivalent de la collecte totale de l’impôt sur le revenu en France pour une année…). A cette donnée effarante s’ajoute un taux de chômage qui, on se demande bien pourquoi, stagne au niveau élevé de 9%. Le ralentissement économique de l’Allemagne et surtout de la France n’augurent rien de fameux et les observateurs économiques anticipent une situation plus que fragile de l’activité industrielle et une décrue pour celle des services.

Notre direction, parfaitement informée de l’orage qui vient a pris la décision de stopper l’ensemble ou tout au moins la plupart des CDD, tantôt au prétexte d’une non atteinte du budget, tantôt à celui d’une productivité insuffisante, laissant les agences dans une situation de surcharge de travail inquiétante. Ici ou là, la consigne serait de reprendre ces salariés en CDD après l’été en espérant que ceux-ci attendront bien sagement près de leur téléphone, refusant bien sûr énergiquement toute autre proposition, ce qui relève d’une attendrissante attitude bisounours. Les Directeurs d’agence, aux prises avec le réel, sont bien conscients qu’une majeure partie de ces salariés formés et efficaces bénéficieront entre-temps d’autres opportunités – éventuellement, cerise sur le gâteau, à la concurrence – et qu’il leur faudra sans doute recruter et former d’autres collaborateurs cet automne. On mesure le gâchis : temps de recrutement, les échecs, les fins de période d’essai, la formation, la lente montée en compétences…. Nos collègues DA s’insurgent contre ce manque criant d’anticipation et cette navigation à courte vue, celle qui tangue au rythme du cours de la bourse.
Tout ceci est d’autant plus inquiétant si l’on considère que le taux global de CDD dans l’entreprise s’élève aujourd’hui à environ 35% au niveau national. Cela signifie, en d’autres termes, que plus d’un tiers des salariés permanents sont aujourd’hui précaires et que leur contrat peut être arrêté sans autre forme de procédure que le respect de sa date d’échéance.
A quand une organisation et une politique d’entreprise soucieuses du métier, de ses nécessités et des besoins réels des salariés

6 Commentaires

  1. Plus je discute de ce sujet et plus de je me dis que le taux de chaumage record en France est du à une absence de motivation a retrouver du boulot. Combien de préretraites déguisées derrière des départs autour de 60 ans? Combien de petits boulots au black pour les plus jeunes, généreusement complétés par l'assurance chômage?…

  2. Ce sujet revient tous les ans et pire cette année. Le CDD est bien sûr la variable d'ajustement et notre entreprise en abuse. Ce qui m'ennuie le plus, c'est quand notre direction nous demande de ne pas prolonger des recruteurs qui sont sur ce type de contrats alors que nous avons des commandes par dessus la tête et que nous en avons besoin pour recruter. Faudra pas venir nous dire que ne nous sommes pas aux objectifs surtout dans des bassins d'emplois où nous avons du mal à trouver les bons profils !

  3. Comme d'habitude, quel gâchis chez Adecco.
    Dans ce métier de l'intérim où tout n'est pas dans l'ordinateur comme veut nous faire croire cette Direction.
    Convaincre un intérimaire pour prendre la mission, "vendre" une mission ou un intérimaire à une entreprise,régler les problèmes de comportement, de relation,…Autant de tâches qui demande de la psychologie, de l'aplomb, de l'expérience tout ce que ne fait pas "big data".
    La Direction ne veut pas reconnaître ce "pouvoir" qu'on les recruteurs/commerciaux car ce serait reconnaître qu'ils ont entre leurs mains une "richesse" qui peut se monnayer. La Direction veut convaincre ses salariés que l'ordinateur peut tout et qu'il suffit de changer la personne derrière le clavier.
    Au quotidien on sait que c'est une belle connerie mais Adecco ne veut surtout pas montrer sa "dépendance" envers quelques salariés par qui les agences tiennent encore debout.
    Je suis partit d' Adecco et je peux vous assurer que la concurrence connait la "valeur" de ces personnes qui maîtrisent bassin d'emploi, clients/prospects, intérimaires.
    PS: un moyen très simple que connaître l'attachement des salariés à Adecco: faites un sondage avec comme question : "Si on vous lève la clause de non-concurrence: restez-vous chez Adecco?"

  4. L'éternel CDD tous les ans le même discours. Utiliser un contrat précaire pour "sauver" son activité.
    Comme je l'avais déjà dit, quand on s'estime un leader des RH!
    Un CDD est moins investi dans le temps… normal il sait qu'il ne restera pas.
    C'est une charge de travail supplémentaire pour les collaborateurs permanents.

  5. Tout faire avec rien ce n'est pas nouveau. La bite et le couteau comme on dit. Quand on voit la difficulté à recruter c'est lamentable de laisser filer des salariés formés et opérationnels
    Pendant ce temps on continue à recruter des cadres supérieurs mais il n'y a plus de soldats au front !

  6. oui que des postes de cadres sur les metiers transverses pour nous dire comment travailler mais arretons le massacre, meme des personnes en agence postulent à ces postes qui ils en ont assez d etre presser comme des citrons tous les jours

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