La conjoncture s’essouffle et le marché de l’intérim connait, après une superbe embellie et des années de croissance à deux chiffres, une stagnation et par conséquent une nette baisse de ses résultats. Résultats nationaux qui, précisons-le quand même permettent toujours d’assumer le rôle ingrat de vache à lait du groupe. Mais est-ce à cause de cette baisse qu’Adecco vient d’emprunter 100 000 000 de francs suisses, comme nous l’apprend la presse économique ? Ou n’est-ce pas plutôt pour continuer à rémunérer à l’identique les actionnaires malgré une prévisible annonce de résultats inférieurs aux attentes ? N’oubliions pas que nous sommes l’un des seuls ou même le seul groupe ayant garanti aux actionnaires, cette année encore, le maintien du niveau de dividendes quels que soient les résultats. Adieu le risque boursier : pile tu gagnes, face tu gagnes et tranche tu gagne encore. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le groupe Adecco emprunte pour honorer une telle garantie. Une recherche rapide sur ce blog vous le confirmera.
En tout cas, il y a fort peu de chances que la direction envisage d’affecter une petite partie de cet emprunt à l’amélioration de rémunérations de plus en plus à la ramasse. Pensons un peu, de manière très simpliste juste pour l’exemple, qu’un réajustement moyen de rémunération des salaires des permanents à hauteur de 1 000 euros par an, ne représenterait que 3 petits millions d’euros…  Une goutte d’eau que l’entreprise ne semble pas prête à verser.
Nous voici donc endettés de 100 millions de francs suisses supplémentaires, jusqu’à septembre 2026. Il va donc falloir trouver toujours plus de productivité, sabrer davantage dans les coûts et tirer plus fort encore sur les rames. Seule une mobilisation forte des salariés et un taux de syndicalisation élevé pourrait, sinon supprimer tout au moins limiter la bidouille financière et perturber le jeu de Monopoly.

4 Commentaires

  1. C'est simplement hallucinant comme pratiques …
    On voit mal les syndicats d'une entreprise comme Air France laisser passer ce genre de choses sans réagir fortement.
    Il faut une action d'envergure …

  2. Je pense que la différence de taux de syndicalisation entre Air France et Adecco peut expliquer que la direction ne s'inquiète pas tellement de ce que peuvent penser ses salariés.

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