Tous nos interlocuteurs nous le confirment : c’est de pire en pire ! Voilà des années que la direction promet, la main sur le cœur, que cette fois c’est décidé, juré-craché, elle va mettre le paquet pour fournir enfin au réseau l’outil de travail moderne indispensable à l’accomplissement de ses tâches. Et, tel un mirage, l’horizon recule à mesure des engagements repris en boucle par les uns et par les autres. On se souvient, déjà en 2008, des déclarations de notre ex-PDG (F.D.) qui s’était engagé à secouer le cocotier mais surtout à tenter de dénouer les cordons de la bourse zurichoise afin de disposer d’un outil digne de notre position de leader (à l’époque…) du marché de l’intérim. L’intention était bonne mais ne fut bien entendu pas davantage suivie d’effets que les précédentes ou les suivantes…
Il faut dire qu’en Suisse, l’oncle Picsou ne l’entend pas de cette oreille et ne semble pas vraiment disposé à mettre sur la table les dizaines voire centaines de millions d’euros que nécessite pareil projet. Car, des informaticiens de chez nous se cachent de moins en moins pour avouer qu’il ne s’agit que d’une question d’argent. En informatique, presque tout semble techniquement possible, affirment-ils, pourvu que l’on soit prêt à en payer le prix. C’est vrai qu’il est, à courte vue, infiniment moins dispendieux de surajouter rustines, patchs et bouts de ficelle que de procéder à une mise à plat et refonte complète d’un système informatique complexe. Mais à courte vue seulement. Et puis les équipes de la DSI en ont assez d’être pointées du doigt alors qu’elles accomplissent au mieux leur mission et font plutôt figure, elles aussi, de victimes de la pingrerie du groupe en la matière.
Dans les agences, cela devient infernal : les plantages de plusieurs heures, parfois d’une journée, succèdent aux ralentissements qui paralysent l’activité. Des dysfonctionnements qui exaspèrent les plus placides d’entre nous et contribuent à l’élévation du niveau de stress dans les équipes. Quand il vous faut une minute pour ouvrir un courriel et que l’ensemble de vos vues ne parviennent plus à s’afficher tandis que la charge de travail continue de croitre… Où passe la productivité lorsque l’on effectue en quatre heures ce qui n’en justifierait qu’une avec un outil performant ? Combien de centaines de milliers d’heures de travail sont-elles ainsi gaspillées chaque année ? C’est bien la peine de ne pas rémunérer les dépassements de temps de travail et de mégoter sur tout et rien !
Nous l’affirmons haut et fort : ces économies mal placées sur l’outil essentiel de notre pratique ne présagent rien de bon. Est-ce un hasard si notre concurrent à l’informatique la plus aboutie de la profession vient de nous ravir la première place sur le marché mondial ? Ce sont maintenant des rumeurs de rétrogradation à la troisième place qui courent déjà ici et là.
Et puis, quand il faut avouer des dizaines, des centaines de fois aux clients et intérimaires que nous ne pouvez leur répondre car vous avez des problèmes informatiques, cela ne fait, de plus, par très pro. Cette semaine encore, combien de responsables de recrutement et de CHAF ont dû retourner chez eux, PC sous le bras, afin de pouvoir enfin travailler grâce à la connexion de leur box personnelle ? Est-ce bien sérieux ? Le réseau n’en peut plus des messages sirupeux d’Izzie qui vous annonce, comme si rien n’était, les problèmes informatiques, leur traitement, leur (tardive) résolution. Heureusement, il ne s’agit que d’une Izzie virtuelle, d’un pseudo, car nous connaissons un certain nombre de collègues permanents qui, exaspérés, lui feraient volontiers sa fête et lui expliqueraient fort vigoureusement la vraie vie.
La situation est grave. Tous nos collègues cadres et non cadres nous le confirment. Comment réaliser des budget plus qu’ambitieux lorsque l’outil central n’est pas à la hauteur ? Comment oser encore parler de productivité quand l’outil sur lequel vous travaillez vous la torpille systématiquement ? Les budgets vont-ils être révisés à la baisse pour tenir compte de la situation ? Personne ne semble vouloir formuler ces questions essentielles mais nous, nous les posons.
A la CFE-CGC, nous prendrons nos responsabilités et consultons nos experts pour évaluer la pertinence de lancer un droit d’alerte sur le sujet. Nous agirons de toute manière, comme d’habitude, au mieux de l’intérêt des salariés.

4 Commentaires

  1. L'informatique, l'informatique, trop complexe, trop lourd pourtant si important.
    Alors que nous devons tout faire par l'informatique et que nous devrions avoir des outils adaptés, c'est tout le contraire.
    Et l'image que nous avons… clients, TT, pour un number two maintenant, si nous avions un peu d'amour propre, on pourrait espérer mais on est bien parti, encore, pour sauter un tour.

  2. Un mal pour un bien?
    Dites vous que ces problèmes d'informatiques récurrents montrent que la présence humaine en agence reste indispensable.
    Au vue de ces problèmes, en haut, ils vont peut-être se dire que la digitalisation globale et donc la baisse du personnel inhérente et voulue, n'empêchera pas un peu d'humain dans l'entreprise.

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