Coaching individuel : des salariés présents à leur travail
 
Les statistiques récentes font apparaître une remontée de
l’absentéisme proportionnellement aussi importante que la baisse du
chômage. Il est mesuré par le nombre d’heures d’absences par rapport aux
heures travaillées, mais on ne se pose pas la question de savoir si les
personnes présentes le sont réellement ! Il y a pourtant des indices
qui font penser que ce n’est pas vraiment le cas. 
Les pourcentages de personnes qui s’estiment désengagés publiés d’une
enquête à une autre sont impressionnants, du moins en France. L’autre
phénomène du moment est le nombre de salariés ou candidats considérés
comme fantômes. Les recruteurs vous diront qu’ils rencontrent des
candidats qui sont là « pour voir », qu’ils ont de plus en plus
d’annulations d’entretiens et qu’il arrive également que les perles
finalement embauchées ne se présentent pas. Le taux de salariés qui sont
en poste et qui manifestent irrévocablement l’envie d’aller ailleurs,
parfois à un terme de 2 ou 3 ans peut faire frémir surtout lorsqu’on
mise sur eux comme hauts potentiels.

Tout ne repose pas sur les épaules des entreprises et ce que je vois à
travers du coaching individuel, c’est une modification très sensible du
rapport à soi et au travail.

Il devient de plus en plus insupportable d’entrer dans une boîte. Les
salariés, jeunes ou pas, jouent le jeu de cursus de formation initiale
et continue brillants, ils acceptent les règles du jeu du recrutement et
de la mobilité interne, ils se valorisent et se positionnent comme
l’attendent les entreprises quand ils décident de jouer le jeu du
salariat et de ne pas s’investir professionnellement dans des projets
entrepreneuriaux. 

Cette apparente adaptation aux règles du jeu est fragile. Des sujets
d’éthique, de qualité relationnelle deviennent des irritants majeurs.
L’avis de ce qui est dit à l’extérieur, via les réseaux sociaux virtuels
ou non domine sur le discours de l’entreprise.

 Ce qui me frappe, c’est la plus grande vulnérabilité intérieure. La
pression du discours sur le développement personnel, les troubles
existentiels liés aux malaises sociétaux et environnementaux, l’obésité
informationnelle liée au digital font que les salariés supportent
difficilement de ne plus être eux-mêmes dans leur activité
professionnelle. Ils font fonction, sont débordés, hyperactifs mais dès
qu’il y a un retour à soi, à ses envies, à sa nature réelle, on se
retrouve très rapidement sur un schéma de rupture de l’engagement
professionnel, parfois avec des conséquences dramatiques en termes de
santé psychologique ou physique. Cela s’exprime émotionnellement sous
forme de colère d’être si loin de ses envies, soit sous forme de
nostalgie ou de frustration. Il y a un sujet d’écologie personnelle,
avec l’absence de temps de repos, de simple présence à soi, une forme
d’emballement qui crée ces accidents de parcours. 

Le coaching recrée les conditions d’un meilleur dialogue intérieur,
donne le temps d’examiner les sujets de valeurs, de connaissance de soi,
de prendre du recul, de relativiser, développe l’aisance pour naviguer
entre ses enjeux et capacités personnelles et son engagement personnel.
Et surtout, il amène les personnes accompagnées à être plus solides pour
pouvoir exprimer leurs besoins, leurs doutes par rapport à l’entreprise
et à baisser le masque pour co construire des solutions quand c’est
possible plutôt de continuer à faire comme si. Le coaching, quel que
soit sa forme (coaching professionnel, échange entre pairs) n’est
plus un produit de luxe, il devient un produit de première nécessité
lorsque les individus s’isolent d’eux-mêmes et sont sur des faux
semblants. Les entreprises, les structures éducatives doivent prendre en
compte ce retour de l’humain et faire avec peut-être 1/3 de salariés en
vulnérabilité, qui se posent des questions, qui sont aussi les
ressources sans doute les plus qualitatives et créatives dont elles ont
besoin.
Source : RH info 
 

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