L’été dernier, la Cour des comptes a rendu un référé
adressé au Premier Ministre public, qui ne manquera pas de retenir
l’attention dans le cadre des débats engagés sur le dossier de la
réforme des retraites.
 
Principales observations formulées :

  • Une amélioration régulière du taux d’emploi des seniors, encore
    trop faible par rapport à la moyenne européenne pour les plus de 60 ans
    et pour les moins qualifiés.

La Cour souligne qu’à  la suite des réformes des retraites menées
depuis le début des années 2000, le taux d’emploi des salariés âgés de
55 à 64 ans a nettement progressé, passant de 36,4 % en 2003 à 52,3 % au
premier trimestre 2019. Pour autant, ce taux reste néanmoins inférieur à
celui de la moyenne de l’Union européenne (59,1 %) du fait de la
faiblesse du taux d’emploi de la tranche d’âge des 60-64 ans (32,2 %,
contre 45,1 % pour l’Union européenne).

  • Un chômage de longue durée qui progresse chez les seniors.

Selon les données de l’INSEE, le nombre de chômeurs de 50 ans et plus
a été multiplié par 2 depuis 2008 (576 000 en 2017 et encore 554 000 au
premier trimestre 2019), soit une hausse beaucoup plus importante que
celle du nombre de chômeurs âgés de 15 à 24 ans (+ 11 %) et de 25 à 49
ans (+ 26 %). Par ailleurs, le  nombre moyen de chômeurs séniors
inscrits à Pôle Emploi en catégorie A en fin de mois a triplé depuis
2008 (917 800 en 2017 et 916 400 au premier trimestre 2019), du fait, en
outre, de la fin de la dispense de recherche d’emploi dont
bénéficiaient les plus de 57 ans jusqu’en 2012.

  • Un risque croissant de trappe à la pauvreté pour les seniors de 60 ans et plus.
     
  • Une hausse sous-estimée du nombre des seniors inactifs en fin de carrière, lors de la réforme des retraites de 2010.
     
  • Un bilan décevant des plans pour l’emploi des seniors.

À partir de ces constats, la Cour formule une série de recommandations au gouvernement :

  • Régulièrement publier une analyse d’ensemble de la situation des
    seniors de 55 ans et plus, fondée sur des indicateurs permettant de
    mesurer les évolutions, au regard de l’emploi, des différents revenus de
    remplacement et du niveau de vie de ceux n’ayant pas liquidé leurs
    pensions.
     
  • Dans le cadre de la réforme des retraites en préparation, chiffrer
    les phénomènes de basculement dans l’inactivité en fin de carrière,
    leurs conséquences en termes de revenus de remplacement et de minima
    sociaux et en assurer un suivi sur le long terme.
     
  • Réaliser des monographies sur les branches professionnelles les
    plus exposées au risque de sortie précoce du marché du travail des
    salariés âgés pour des motifs non liés à la réglementation des
    retraites.
     
  • Évaluer les dispositifs spécifiques aux travailleurs seniors (CDD
    seniors et contrat de professionnalisation) en vue de les faire évoluer
    pour en améliorer les performances ; dans ce cadre, expérimenter une
    aide à l’employeur pour les CDD seniors.
     
  • Inscrire l’emploi des seniors comme un volet obligatoire de la
    négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des parcours
    professionnels prévue par le code du travail aux articles L. 2242-20 et
    L. 2242-21.
     
  • Instaurer un dispositif d’identification et d’évaluation des
    initiatives locales prises en faveur des chômeurs seniors et assurer la
    diffusion des bonnes pratiques au sein du réseau de Pôle Emploi.

 Source : Miroir social 

Demain sur ce blogue : 
Prime ou pas prime pour les salariés Adecco ?

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Notre entreprise fait moins bien que le marché
Quel bilan pour le dialogue social chez Adecco ?
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