Allons-nous vers un mouvement social d’ampleur inédite chez Adecco ? Tout porte à le croire mais rien n’est jamais certain, ni gagné en la matière. C’est par dizaines que, depuis quelques mois, et notamment depuis la fin du processus électoral et l’avalanche de mauvaises nouvelles qui s’en est suivie, nous recevons courriels, textos, commentaires et que nous échangeons avec des salariés qui nous demandent, insistent, parfois nous supplient d’impulser, le plus prochainement possible, un mouvement social. En clair, une gréve. Nous ne sommes évidemment pas hostile à telle suggestion, aussi vrai que nous avons été les initiateurs de deux des trois gréves qu’a connues l’entreprise dans son histoire. Et nous avons bien volontiers soutenu le troisième, cela va sans dire.
Cependant, le mouvement de gréve ne peut être appréhendé comme une solution miracle qu’il n’est pas mais doit plutôt s’inscrire dans une stratégie globale de communication et d’action. La gréve demeure l’ultime moyen de se faire entendre lorsque toutes les tentatives de dialogue ont échoué. C’est un peu la thérapie de choc de l’autisme patronal. La gréve pour la gréve n’a aucun intérêt en soi et n’aboutit qu’à amputer les salaires des collègues grévistes. Il faut d’abord poser un objectif clair et mesurable : que souhaite-t-on concrètement obtenir à l’issue du mouvement ? Aujourd’hui, nous travaillons à une stratégie de communication globale et médiatique qui pourrait être couronnée par un mouvement de gréve destiné à faire entendre à la direction ce qu’elle persiste à ignorer. Des salaires dont les fixes sont gelés depuis une douzaine d’année au nom du bon vieux principe, aujourd’hui obsolète, qui prétend que “c’est vous qui vous faites votre salaire”. Principe audible avant la politique de rémunération variable sur objectifs mais qui perd tout son sens lorsque lesdits objectifs s’avèrent déconnectés du réel. Ce qui est le cas aujourd’hui. C’est à ce moment qu’apparait l’évidence : l’indigence de salaires fixes que l’on a voulu ignorer pendant une à deux décennies. Absence de part variable et piètre fixe ne peuvent aboutir qu’à une rémunération sous-dimentionnée en regard des diverses fonctions. 
Sans parler de la dégradation accélérée des conditions de travail liée, notamment mais pas seulement, aux sous-effectifs, à l’arrêt des CDD, à une informatique poussive, etc… Dans ce contexte et avec ces moyens, imposer des progressions de budget de contribution totale à deux chiffres, de l’ordre de 30 à 60%, à quelques heureuses exceptions près, c’est poser clairement et graver dans les esprits le principe d’une disparition, partielle ou totale, de la part variable de rémunération. Nous ne pouvons accepter cette baisse brutale des salaires, légalement inattaquable mais éthiquement et socialement intolérable.
En conséquence, nous prendrons nos responsabilités, stimulés par nos récents résultats aux élections professionnelles. Rappelons que nous avons obtenu, grâce à vos voix, 9 des 12 mandats de cadres élus titulaires dans les différents CSE. Sans une basse manœuvre en Ile-de-France et à quelques voix près à l’Ouest, nous obtenions 11 des 12 sièges… Ce sera pour la prochaine échéance et pourquoi pas 12 sur 12. Mais au-delà de la gloriole, ces excellents résultats nous imposent des devoirs dont, le premier, celui de vous représenter et vous défendre réellement.
Nous solliciterons dans les jours qui viennent une coordination intersyndicale avec tous ceux qui souhaitent réellement, honnêtement, sincèrement et sans arrière-pensées obtenir des avancées significatives pour tous. 

Prochainement sur ce blogue : 
Les cadres frappés de plein fouet par la réorganisation
La disparition des Kick Off
Ce qui a changé au 1er janvier
Adecco peut pas PEPA ?

Show 2020 du Davos Circus 
Quel avenir pour les open-spaces ?
Peut-on être licencié pour non atteinte de ses objectifs ?

1 COMMENTAIRE

  1. Ne pensez-vous pas avoir épuisé toutes les solutions "à l'amiable"?
    Les gens tombent au fur et à mesure. Le process de départs naturels est enclenché. Pouvez vous répondre aux questions posées quand aux réserves à émettre sur les nouveaux budgets ?

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