On connait l’adage : trop de chiffres tuent les chiffres et la multiplication des indicateurs finit par empêcher la prise de recul et la compréhension des enjeux. Pour priver quelqu’un d’information, l’alternative consiste évidemment à ne rien lui transmettre, position aisément contestable, ou au contraire à le submerger de chiffres et d’informations diverses et variées. Même une tête bien faite connait des limites et la surabondance d’informations et de données interdit toute synthèse opérationnelle. Même lorsque les données chiffrées et statistiques s’avèrent exactes et contrôlables, ce qui est bien loin d’être la règle dans l’entreprise…

Les élus CFE-CGC sont parfois stupéfaits des données qui leur sont communiquées en qualité d’élus. Ce n’est pas pour rien qu’ils refusent de rendre un avis sur le Bilan social 2019, émaillé de nombreuses erreurs et d’approximations. Un exemple parmi tant d’autres, sur un sujet particulièrement sensible : quelle surprise de constater que la direction comptabilise nombre d’agents de maîtrise parmi les salariés permanents alors que l’entreprise n’a jamais souhaité faire bénéficier aucun salarié de cette classification, même aux plus expérimentés Elle a même supprimé le statut d’assimilé-cadre, rétrogradant ainsi de fait les salariés qui en bénéficiaient à celui d’employé. Il n’existe donc plus, parmi les permanents, que des cadres et des employés.

Autre sujet, comment ne pas s’interroger lorsque, sur le plus récent des organigrammes soumis aux élus, nous découvrons avec une curiosité amusée un effectif annoncé de 4 000 permanents… Outre l’arrondi abusif, aurait-on donc recruté près de 800 permanents en une année ? Sinon, de quel périmètre parle-t-on ? Comptabilise-t-on Médical ou d’autres entités ? Quels types de contrat ? Mystère et boule de gomme…. Idem pour le nombre d’agences, cavalièrement évalué à 900… A-t-on ouvert discrètement des dizaines d’agences à notre insu ? Inclut-on les points Onsite ? Il suffirait de la préciser pour dissiper tout malentendu. D’ailleurs, en ce qui concerne la réalité de l’état du réseau à ce jour, le rideau de fumée s’épaissit chaque année un peu plus. Nous y reviendrons.

Pour la présentation des structures, ce n’est guère plus transparent. Pour les Directions opérationnelles Nord et Ile-de-France, les zones et leur direction sont parfaitement identifiées, sans mention du code analytique tandis que pour l’Ouest  et Est-Sud, rien ne nous est épargné des codes analytiques aux acronymes fort peu glamours : ZAI, ZAH, ZAE, ZDB, ZCU, ZAG, etc… On croirait presque parcourir un rapport sur la politique de la Ville avec ses ZUP, ZES et autres ZUS… (A quand la ZAS : la Zone Adecco Sensible ?). Puis, dans la foulée, nous découvrons ou redécouvrons des Directions régionales avec des intitulés tels Directeur Exécutif, Directeur Senior… dont nul n’a jamais entendu parler. Quel salarié Adecco pourrait décliner, même approximativement, l’organigramme de l’entreprise et l’intitulé des innombrables fonctions gravitant autour de l’état-major du Codir ?

A la lecture des ces documents et du Bilan social, nous nous résignons à une pénible alternative. Ou ces approximations et omissions ne sont diffusées qu’aux seuls élus, ce qui serait déjà très fâcheux en soi et ne pourrait contribuer à un dialogue social serein et respectueux, ou bien l’entreprise ne dispose plus d’aucune donnée fiable, ce qui serait pour le coup des plus inquiétants. A ce sujet, nous reviendrons prochainement, une fois encore, sur la gestion des données concernant le réseau, tant sur Adecco.fr que sur les Pages jaunes. Rien ne semble avoir avancé malgré nos innombrables alertes dont vous retrouverez aisément trace sur ce blogue.

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