Au nom de la compression progressive et infinie des coûts, la direction n’en finit pas de faire tourner le carrousel des assureurs censés assurer notre protection santé et prévoyance. Le même scénario, tout au moins dans sa partie visible et avouable, se reproduit à chaque fois, au détriment des salariés. Première étape, le constat d’un déficit de l’assureur en place et le refus de la direction d’accepter une quelconque augmentation des cotisations. Puis s’ensuit un appel d’offres pour lequel les assureurs affichent d’alléchantes conditions : pas de problème, maintien des cotisations et garanties actuelles.

Jusque-là, tout va très bien, nous direz-vous. Oui, mais une à deux années plus tard, l’interlocuteur de la compagnie d’assurances revient vers la direction, l’œil terne et les épaules tombantes, annoncer un déficit qu’il n’est plus possible de maintenir et la nécessaire augmentation des cotisations des salariés. On se souvient, environ un an après l’arrivée de Mercer, de l’augmentation radicale des cotisations pour les conjoint(s). A l’évidence, pour emporter le marché l’assureur entre à perte puis, une fois dans la place, tente de rétablir l’équilibre financier de ses prestations. Dans ce cas, il n’y a guère que deux solutions : l’augmentation des cotisations ou la baisse des garanties. A moins que ce ne soit les deux, mon général.

L’entreprise vient donc une fois encore de dénoncer, de façon unilatérale et sans consultation des élus, son contrat avec l’assureur Allianz et l’arrivée, au 1er janvier 2021 de l’assureur Axa. Allianz devait appliquer, nous dit-on, une augmentation de 3% des cotisations santé et de 30% pour la prévoyance. Ce second taux pose réellement question : comment un tel groupe d’assurances a-t-il pu autant se fourvoyer dans le calcul des ses prestations et par conséquent de ses cotisations ? N’épiloguons pas ici mais contentons-nous de souligner l’incongruité de la situation…

Axa, heureux élu de cet appel d’offres devrait, sous réserves d’analyse de ses conditions par un actuaire (expert dans ce domaine complexe), maintenir les conditions d’indemnisation santé que nous connaissons avec d’ailleurs quelques petites gâteries de fin d’année telles que, par exemple, une contribution à un séjour de thalassothérapie, un forfait de 30 euros pour l’homéopathie (déremboursée à la suite des pressions répétées et manœuvres de Big Pharma). Fort bien mais, en même temps (comme dirait l’autre), c’est à un effondrement des prestations prévoyance que nous assistons avec, notamment :

– suppression de la rente viagère conjoint pour les cadres, les éternels dindons de la (mauvaise) farce.

– suppression du prédécès du conjoint

* Rente d’éducation :
Jusqu’au 18ème anniversaire 12% (16% aujourd’hui)
Du 18ème jusqu’au 26ème si poursuite d’étude 15% (20% aujourd’hui)

*  Indemnisation en cas d’arrêt de travail :
– 80% (aujourd’hui 85% pour un arrêt non consécutif à un accident de travail ou maladie pro et 90% pour un arrêt consécutif à un accident de travail ou maladie pro)

 
* Indemnisation en cas d’invalidité :
– en 1ère catégorie 48% (aujourd’hui 60%)
– en 2ème et 3ème catégorie: 80% (aujourd’hui 85%)

Voilà ! Régression à tous les étages et confirmation du slogan “les cotisations demeurent, les prestations s’envolent”. Cette inquiétante reculade des droits et indemnisations s’ajoute à tout ce que nous dénonçons à longueur d’année (salaires gelés, budget ASC à la ramasse, absence d’accord d’intéressement, de participation, etc…). Et si on se mobilisait ?

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