La CFE-CGC vient de signer l’accord d’entreprise sur la Gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), remplaçant notre antique accord GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et compétences) totalement obsolète, parfaitement inopérant et d’ailleurs inusité. Pour ce qui est du changement d’appellation, c’est à la succession de réformes du droit du travail et aux nécessités de l’entreprise, notamment en termes de souplesse et de polyvalence que nous devrions ce changement d’acronyme. Les entreprises d’au moins 300 salariés sont tenues de négocier sur le GEPP au moins tous les quatre ans.

Il s’agirait pour l’entreprise, tout d’abord de respecter les obligations de l’article L2242–20 du code du travail et, ce faisant, de mettre en œuvre les moyens destinés à améliorer l’employabilité des salariés et de leur permettre d’occuper un poste adapté à leurs qualification et compétences dans un contexte de transformation accélérée des métiers et savoir-faire requis, notamment mais pas seulement dans le domaine du digital.
 
Mais la bonne anticipation de l’évolution des emplois présuppose une visibilité et par conséquent une transparence dans la stratégie et les objectifs à court et moyen terme de l’entreprise. D’ailleurs,en page 5 de l’accord en question, il est bien précisé que “Le succès de la GEPP repose sur la visibilité globale et individuelle donnée sur l’impact de la stratégie et du contexte économique sur les évolutions des emplois. Cette transparence suppose le développement d’une information et le cas échéant, consultation, complète et loyale auprès des partenaires sociaux et la mise en place d’une information facilement accessible aux salariés.” Mais c’est bien là que le bât blesse le plus souvent. Simple raccourci, quand et où a-t-on annoncé aux élus, il y aurait un, deux ou trois ans par exemple, la réduction accélérée du réseau et la fonte des effectifs actuellement constatés ? Poser la question c’est y répondre, d’autant qu’aujourd’hui encore, à rebours de ce que chacun peut constater, la direction s’enferre dans le déni d’une quelconque réduction du réseau.

Ce n’est pourtant que sur la base d’une information suffisamment en amont et transparente que le salarié pourra, avec le concours de l’entreprise et l’accompagnement de son élu, bénéficier des divers moyens mis à sa disposition, qu’il s’agisse de mobilité, de formation ou d’accompagnement renforcé. Le maître-mot demeure cette fameuse employabilité dont on parle beaucoup, à juste titre, mais que l’on rencontre trop peu souvent. Rien de tel qu’une bonne définition pour appréhender au mieux ce concept. Pour le ministère du Travail, il s’agit de “la capacité d’évoluer de façon autonome à l’intérieur du marché du travail, de façon à réaliser, de manière durable, par l’emploi, le potentiel qu’on a en soi… L’employabilité dépend des connaissances, des qualifications et des comportements qu’on a, de la façon dont on s’en sert et dont on les présente à l’employeur ». Et pour l’Organisation internationale du travail (OIT), l’employabilité est « l’aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s’adapter au changement tout au long de la vie professionnelle ». 

Pour le reste et ces préalables étant posés, l’accord nous a paru suffisamment équilibré pour que nous y apposions notre signature. Nous y retrouvons évoquées l’ensemble des problématiques et outils de la gestion prévisionnelle des emplois, tels que la cartographie des emplois et leur description, photographie préalable indispensable, la gestion de la mobilité interne et les différents moyens qui y sont dédiés, l’accompagnement à la fonction managériale, la formation, le développement des compétences, la Validation des acquis de l’expérience (VAE), les formations digitales… Mais aussi et surtout, les mesures internes renforcées et les aides spécifiques pour les salariés sur des emplois sensibles, les dispositions spécifiques relatives aux salariés porteurs de mandats, etc…

Notre signature au bas de ce document de 38 pages nous engage et nous demeurerons particulièrement vigilants sur son application et le respect des diverses clauses essentielles que nous avons négociées.

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