Combien de fois avons-nous alerté la direction sur les risques qu’il y avait à poursuivre un développement débridé du nombre de CDII sans la moindre anticipation d’un éventuel retournement de la conjoncture ! Les procès-verbaux de CSE et du Comité social et économique central regorgent de nos remarques et préventions à ce sujet. Même si l’on considère que la crise dite sanitaire n’était en aucun cas prévisible (encore que…), chacun sait, pour reprendre une expression connue, que les arbres ne montent pas au ciel et que la vie économique n’est qu’une succession continue de cycles haussiers et baissiers. La particularité de la gestion des CD2I consiste à tenter au mieux d’assurer l’enchainement des missions afin d’éviter des intermissions pénalisant à la fois le salarié et l’agence.

Aujourd’hui, de toutes parts nous sont remontés des témoignages de licenciements plus ou moins hâtifs et, dans les instances, nous assistons à une multiplication de consultations pour rupture de contrat au motif d’inaptitude au poste, une véritable épidémie d’inaptitudes parfaitement corrélée à la baisse d’activité et par conséquent à la difficulté d’assurer un enchainement de missions à nos CDI intérimaires. Nos CD2I deviendraient-ils curieusement plus souvent inaptes à mesure que les missions se raréfient ? C’est, une fois encore, sur l’agence, déjà pénalisée par le coût des intermissions, que revient la charge de tenter le reclassement de ces salariés. Un reclassement difficile voire parfois impossible si l’on s’en réfère à son très modeste taux de réussite.

Cette double-peine qui s’abat sur les équipes du réseau et les managers, impactant tout à la fois leur rémunération et leur charge de travail, aurait facilement pu leur être épargnée en observant un minimum de prudence dans les objectifs et le pilotage de ces effectifs. Enfermée dans ses certitudes et sourde à nos alertes, la direction cravachait à droite, cravachait à gauche et il n’était plus question du matin au soir et presque de jour comme de nuit que de multiplier les CD2I. On ne parlait plus que de ça, on ne communiquait plus que sur cela comme si le reste avait perdu toute importance. Des objectifs démentiels à +20, +30, +50% et plus si affinités, incitaient fortement les équipes à développer à outrance leur nombre de CD2I sans se soucier le moins de monde de leur devenir au moindre ralentissement économique.

Aujourd’hui, des collègues nous remontent que le problème n’a fait que muter sur le CDIA, le CDI apprenant, ce qui nous promet encore de beaux jours et de sérieux casse-têtes pour les reclassements à venir…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici