La DRH ne doit pas être la danseuse du CODIR

Il y a quelque chose comme une chorégraphie dans le mouvement des entrées et sorties des DRH Adecco France, entités et groupe. Ou plutôt du théâtre dans l’esprit Feydeau. Une porte s’ouvre avec irruption d’un nouvel entrant tandis qu’une autre claque sur les talons d’un fuyard et ainsi de suite. Une sorte de préfiguration du mouvement perpétuel appliqué à la gestion des directeurs des ressources humaines.

Ainsi avons-nous appris le départ prochain de notre DRH Adecco Solution, peu de temps après celui de la DRH groupe. Eux-mêmes succédaient à des DRH éphémères qui etc… Pour peu que l’on affiche une certaine ancienneté, il devient impossible de calculer le nombre de DRH groupe et des diverses entités croisés plus ou moins rapidement ces dernières années et décennies. Certains n’ont fait qu’une rapide visite de courtoisie, sans même faire leur petit tour de France, ni rien construire, ni écrire, tandis que d’autres, sans doute particulièrement tenaces et dans les bonnes grâces de la direction du moment – elle aussi plutôt volatile – ont atteint les trois années d’ancienneté. Une sorte de record au Guiness, rubrique ancienneté des DRH.

Le phénomène n’est pas nouveau et il suffit de se reporter à notre article publié en septembre 2013, “Qui se soucie de la précarité des DRH ?” pour s’en convaincre. Il y a près de neuf ans, notre constat était donc exactement le même : les DRH censés concevoir et animer la gestion des effectifs et des carrières semblent finalement les plus en peine d’assurer la leur dans la durée. Dans l’article en question, nous soulignions notamment que “la plupart des professionnels de la fonction souhaiteraient sans doute placer ou plutôt replacer l’humain au cœur de l’entreprise et non plus seulement se faire les artisans de systèmes d’évaluation, de contrôle et d’élimination des hommes uniquement destinés à faire décoller le cours de l’action. Certains craignent même de subir un jour leur éviction des comités de direction dans lesquels ils pourraient être perçus comme des gêneurs si simplement ils s’avisaient de remplir leur véritable mission“.

Hélas, rien à ôter de ce constat posé il y a près de neuf années et les DRH ne sont souvent que tolérés dans les CODIR où l’on préfère parler de choses bien plus importantes que des hommes, à savoir le fric. Assis en bout de table sur une fesse, le DRH  joue un peu le rôle de danseuse du CODIR et sa petite musique sur les réalités humaines détend et crispe tout à a fois ceux dont la noble mission consiste à doper à l’infini les résultats de l’entreprise et de l’actionnariat.

Nous déplorons cette précarité des Directeurs des ressources humaines, incompatible avec l’établissement d’une politique de gestion des hommes digne de ce nom. Il n’est pas besoin de regarder loin de notre entreprise et de notre domaine d’activité pour constater que certains de nos concurrents réussissent à inscrire dans le temps l’action de leur direction des ressources humaines. Est-ce une question de rémunération ? La direction leur laisse-t-elle si peu de marge de manœuvre qu’ils en viennent rapidement à souhaiter s’exprimer pleinement ailleurs ? Les DRH n’ont-ils à ce point pas confiance dans la politique menée par le groupe ? Il y a toujours eu un mystère, évoqué prudemment sous le manteau, quant à la ronde infernale des DRH chez Adecco. Que se passe-t’il ? Que fuient-ils ? Pourquoi n’avance-t’on pas sur le sujet ? Là aussi, il faudra rapidement se poser les bonnes questions car il nous semble impossible de ne pas établir un rapprochement entre le taux de rotation des DRH et celui de l’ensemble des collaborateurs du réseau.

11 Commentaires

  1. Alors là les potos j’ai beau remonter mes bésicles sur le blase j’arrive pas à reconnaitre notre DRH. Je sais pas si elle groove comme ça dans vos parlotes mais ça doit être super bonnard. Pour un peu je me ferai élire la prochaine fois. Bande de filous j’entrave mieux le pourquoi qu’on se fait élire.
    Question tourne-ovaire je veux bien me sacrifier pour le taf de DRH. Tu me files un costard, des grolles en croco, la mallette et les biftons qui vont avec et je vais t’en donner gros comac moi de la ressource humaine. Tu veux que je t’en vire un paquet de 100 ou de 1000 je te les jette fissa et pas question de leur filer de l’oseille. Au chomedu et bas les caquets ! Non mais !
    Dis-moi où j’envoie mon cuniculum VC et je rapplique dès que c’est OK.

  2. Comme disais feu mon grand père, ” petit ne t’attaches pas aux gens, ils ne font que passer”
    la DRH passe et les actionnaires aboient
    Jdonnerais bien un ptit coup paluche à Gaston Labaffe, adjoint(e) ça doit rapporter aussi de la caillasse ? Y a qua dire non à tout, pouche mail et pis c’est bon

    Trève de plaisanteries, j’ai du taff, et puis y a comme un pb de gouvernance “non”, va encore falloir pour l’hygiène comme me disait un ami la semaine dernière envoyer un bourre pif

  3. Ca fait quelques mois maintenant que je me demande ” A quand le départ de notre DRH” ? En moyenne ils restent 2 ans. Je n’avais pas tenu compte du contexte sanitaire qui est passé par là et hop, le compte est bon !

    Son passage aura été remarquable : vu le pez qu’il nous reste, on n’aura plus de quoi vivre dans des pavillons. Après “Pyramide” du Louvre, nous aurons peut-être droit aux “Grottes” de Lascaux ?

  4. et voilà on recommence, un départ, une arrivée, un changement de système de rem, un départ, une arrivée, un changement de système de rem, un départ, une arrivée, un changement de système de rem… Bref, c’est tournée manège et c’est nous qui en subissons les conséquences,

    dommage que cela n’arrive pas sur la finance ! ils s’accrochent comme des pousses pied à leurs sièges….

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