Le partage des voleurs n’est pas une variante du partage de la valeur que nous évoquerons prochainement en détail : c’est plutôt son strict contraire. Il y a donc d’un côté le légitime partage des fruits du travail et des résultats de l’entreprise et de l’autre le partage entre prédateurs qui concerne essentiellement les grandes entreprises et même les très grandes entreprises, celles du CAC 40 essentiellement.

Pour eux, pas de crise. La rémunération des patrons du CAC 40 e en effet atteint des sommets en 2021 selon une étude publiée le 22 novembre, menée par le cabinet Proxinvest spécialisé dans le conseil aux actionnaires. Environ 100 fois plus élevée en moyenne que celle de leurs salariés, elle atteindrait même, selon cette étude, un niveau historique. Les moyennes ne signifient pas toujours grand chose mais ont au moins cet avantage de fournir un ordre de grandeur et la moyenne de cette rémunération s’établit, pour 2021, à 7,9 millions d’euros. Pour beaucoup de grands groupes, le Covid semble avoir été une excellente affaire, financièrement, si l’on observe que la moyenne rémunérations des patrons de l’indice du CAC 40 s’est envolée à + 52% et celle des présidents de l’indice SBF 120 – les 120 plus grandes entreprises cotées en France – a bondi de + 22% pour atteindre 4,5 millions d’euros en moyenne. Pour ces deux catégories de dirigeants c’est, selon l’étude, du jamais vu depuis 15 ans. Crise du Covid, crise tout court ? Vous plaisantez sans doute, les prédateurs se portent de mieux en mieux ! Nous avons assisté à une véritable pandémie de milliardaires.

Le champion toutes catégories, un certain Carlos, pas le terroriste mais Carlos Tavares, DG du groupe automobile franco-italo-américain Stellantis dont la rémunération totale, y compris actionnariale, atteint le montant astronomique de 66,7 millions d’euros – 5,5 millions par mois, soit plus de 1 300 fois plus que le DA moyen -, sachant que c’est la première fois depuis une quinzaine d’année, toujours selon Proxinvest, qu’une rémunération totale dépasse les 50 millions d’euros.

Et les salariés dans tout ça ? Dans la plupart des entreprises, ils auront quand même eu des clopinettes, inflation oblige, mais bien, bien loin de pareils envols. Pour 2023, les augmentations générales culminent à 5, 6 ou rarement 7% mais jamais rien qui puisse compenser l’inflation réelle. 2023 sera une année difficile si l’on en croit la plupart des analystes et commentateurs. Chez Adecco, à moins d’une mobilisation massive et concertée, il faudra s’habituer à vivre avec beaucoup moins, à réduire ses dépenses et à solliciter son épargne. Quant aux cadres, inutile d’épiloguer…

Avant l’heure ce n’est pas l’heure,

après l’heure ce n’est plus l’heure…

4 Commentaires

  1. Lorsque l’on voit pour un repas 🇺🇸 / 🇫🇷
    On vous annonce le menu en long en large avec 200 homards 🦞 etc…
    aux infos alors que les gens en France meurent de faim et de froid on se moque de qui ? C’est de l’indécence, en haut tout le monde se gavent et on doit se serrer la ceinture
    Que des branquignols qui nous prennent pour des cons

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