Comme prévu, le nouvel accord sur le temps de travail est entré en vigueur le 1er juin c’est-à-dire hier. Nous avons tout dit ou presque sur le sujet dans nos articles “Désaccord sur le temps de travail” et “Accord sur le temps de travail” : ce que l’on cherche à vous cacher” et il ne nous semble pas utile d’y revenir.

Selon la communication de l’entreprise, l’accord serait “plus simple, plus opérationnel et plus avantageux”. Passons sur les deux premiers qualificatifs relevant du subjectif et de l’argumentation de type commercial mais pour le troisième, plus avantageux en quoi ?

La suite de cette argumentation ne réussit guère plus à nous enthousiasmer puisqu’il y est question de “Répondre de manière pragmatique et concrète à vos attentes”, ce qui ne mange pas de pain mais de quelles attentes s’agit-il ? émanant de qui ?

Puis il s’agirait de “Simplifier notre accord, l’adapter à notre réalité opérationnelle et à nos situations réelles de travail”. Pourquoi pas et, bis repetita, ça ne mange guère plus de pain. Et enfin “Rénover les accords en cours afin de les adapter aux évolutions réglementaires”. Soit.

Concrètement, l’atout majeur de cet accord mis en avant par l’entreprise serait l’attribution d’un douzième jour de RTT en compensation d’un horaire passant de 36h80 à 37h00 par semaine. Mais est-ce vraiment un cadeau et une avancée sociale ? Là, nous ne sommes pas dans la physique quantique mais dans la plus incontestable des arithmétiques. Ces 20 centièmes de travail supplémentaires représentent 12 minutes par semaine, soit une heure pour 5 semaines. Arithmétiquement donc, non seulement ce douzième RTT n’a rien d’un cadeau mais, de plus, il ne couvre même pas l’augmentation du temps de travail prévue dans l’accord. Le présenter comme un “geste” supplémentaire relève de la plus indécente supercherie et peut-être même d’un certain manque de respect.

On pourrait y ajouter le lundi de Pentecôte mais, offert depuis des années par l’entreprise, on ne peut considérer sa pérennisation comme un avantage nouveau. Nous vous invitons d’ailleurs à visionner la vidéo explicative sur cet accord en vous posant, pour chaque item mis en avant, cette question : en quoi et dans quelle mesure suis-je concerné ? Par exemple, combien de nuits, de samedis ou de dimanches ai-je travaillé ces dernières années ? Combien d’astreintes ai-je assurées ? Suis-je au forfait-jours, etc.

Au final, cet accord sur le temps de travail est apparu si performant aux partenaires sociaux de l’entreprise qu’il ne s’est trouvé que deux organisations syndicales pour le signer. C’est leur affaire mais le moins que l’on puisse dire, pour rester aimable, c’est que les analyses et avis sont pour le moins mitigés…

5 Commentaires

  1. De toute façon je ne crois pas au père noel et chaque fois qu’il y a des changements c’est pour nous piquer encore quelque chose. Morale de l’histoire j’en fais pour mon salaire

  2. De mémoire les 20 centième d’heure en plus n’était jamais compté et le planning de présence fait sur 37h et non 36h48 min (d’ailleurs bcp font plus de 37h sans compensation) Récupérer un rtt pour compenser une situation entérinée et majoritaire acceptée est plutôt un bon deal.

  3. Dans la présentation qui nous a été faite, pas un mot sur l’annualisation par écrit, juste du verbal. C’est un truc qu’ils ne mettent pas en avant

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