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Article paru le 21 juin 2023

Il nous semblait avoir tout dit sur le sujet, notamment dans nos derniers articles “Prochaines élections professionnelles : toujours moins de représentation pour les cadres et pour tous les salariés ?” et “Élections professionnelles 2023 : le dialogue social en danger !” mais les questions de nombre de nos collègues nous incitent à revenir sur les prochaines élections professionnelles. Ces questions prouvent en tout cas leur intérêt pour l’actualité du dialogue social chez Adecco et nous ne pouvons que les en remercier sincèrement.

La négociation, ou prétendue telle, du Protocole d’accord préélectoral (PAP), étape incontournable précédant les élections professionnelles, s’est achevée sur un cuisant échec puisqu’une seule organisation syndicale a jugé bon, pour des raisons qui la regardent, de promettre d’y apposer sa signature. Pour la direction de l’entreprise qui s’était jurée de poursuivre l’affaiblissement et le démontage des instances, ce désaveu quasi-général va compliquer sérieusement la donne. Son ultime argument consistait à agiter le spectre d’un recours administratif avec, à la clef, l’application stricte du Code du travail et notamment des ordonnances Macron, soit 35 élus par CSE au lieu des 24 exigés dans son projet d’accord. Ce sera donc 11 élus (collège ouvriers-employés) de plus par périmètre mais en revanche, si l’on ose dire, la possibilité de réduire le nombre d’heures de délégation et de mandats de Représentants du personnel (RP). Maigre compensation qui rend énigmatique cette position de l’entreprise.

Dans les textes, les cadres seraient théoriquement les grands perdants puisque les ordonnances ne prévoient qu’un cadre sur ces 35 élus au lieu des deux malheureux imposés dans le projet d’accord. Tout au moins en théorie puisqu’il restera à l’entreprise l’obligation de justifier devant les autorités compétentes l’attribution d’un unique mandat de cadre pour des périmètres de 30 à 40 000 salariés alors que le seuil prévu par les textes impose un mandat cadre au minimum dès le seuil de 10 000 salariés atteint.

Le temps des corrélations

Cet affaiblissement continu des instances représentatives du personnel depuis au moins deux mandatures n’aurait-il donc aucun lien avec nos Négociations annuelles obligatoires (NAO), les plus indigentes de la profession ? Ou avec le gel des salaires fixes depuis quatorze ans ? Ou encore avec le taux de budget aux activités sociales et culturelles (ASC) le plus faible de la profession – près de trois fois inférieur à celui de nos deux principaux concurrents ? Pourquoi devrions-nous, en qualité d’entreprise la plus profitable de la profession, être moins-disant en tout ? Pourquoi n’avons-nous à la fois ni participation aux bénéfices, ni accord d’intéressement ? Pourquoi serions-nous la seule entreprise d’intérim à disposer d’aussi peu de sièges aux élections professionnelles et à subir une pareille sous-représentation des cadres ? Nous sommes impatients de connaitre les réponses à ces questions et à quelques autres.

Aujourd’hui, nous avons décidé, avec l’ensemble des organisations syndicales, moins une, de mettre un coup d’arrêt à ces reculades. Dans l’intérêt des salariés cadres et non cadres, nous disons STOP ! Nous ne reculerons plus. Il y a trop de souffrances, trop de salaires anormalement bas, trop peu de prise en compte des véritables problèmes des équipes. Les salariés Adecco n’ont pas démérité et il n’y a aucune raison qu’ils soient en permanence les parents pauvres de la profession. Nous restons et resterons toujours ouverts au dialogue mais avant tout dans l’intérêt de ceux qui nous ont donné mandat, c’est-à-dire vous, et de toute façon jamais dans la compromission.

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