Des jeunes cadres se lâchent pour nous livrer une satire savoureuse et pleine d’humour. A lire

En France, environ un salarié sur 4 exerce aujourd’hui en open-space. Longtemps mise en avant, cette organisation collective des bureaux destinée à gagner de coûteux mètres carrés mais officiellement sensée faciliter la communication directe et rapprocher les salariés, montre ses limites, des limites parfois très au-delà du supportable.

Tout un monde de nuisances

Un open-space conçu un peu à la va-vite et hors toute préconisation d’un ergonome spécialiste en la matière cumule souvent un certain nombre de tares originelles qui rendent pénible le travail et peuvent nuire aux bonnes relations au sein des équipes et à la productivité. Les contraintes sonores, essentiellement, mais aussi thermiques, olfactives, d’organisation  et de contrôle social permanent contribuent au mal-être, à une insatisfaction au travail et à une baisse d’efficacité. Les causes de distraction  quasi-permanente et par conséquent la difficulté de concentration, l’intimité réduite et la pollution sonore imposent une impressionnante capacité d’abstraction au salarié contraint de se recentrer en permanence sur sa tâche.

Malheur à celui qui n’a pu choisir son emplacement de travail. En cas de mauvaise pioche votre activité peut vite virer de tout juste convenable à insupportable. Parmi les principales variables à prendre en compte, notons la distance du poste de travail au radiateur ou à la climatisation, aux fenêtres ou à la baie vitrée, l’ensoleillement et son corollaire l’éblouissement et les reflets, la proximité des toilettes, l’angle de vue des uns et des autres et notamment de votre manager sur votre écran, etc. Sans parler de vos voisins. On ne choisit pas sa famille, c’est vrai, mais guère plus ses voisins…

Un concept dépassé

Allez faire un tour dans un open-space et vous aurez l’impression d’être transporté dans les années 1930 et les usines Ford avec le contremaitre ayant une vue magnifique sur l’ensemble des ouvriers. L’open space est une néo taylorisation qui n’a aucun sens à moyen et long terme de par son coût social exorbitant” pouvait-on lire dans notre article de décembre 2018 “L’open-space, un concept dépassé” qui lui-même citait un article de RH Infos.

Aujourd’hui, le télétravail permet un certain évitement sans que les entreprises aient eu à remettre en question le principe même des open-spaces. Le retour au bureau individuel ou partagé ne semble pas figurer à l’ordre du jour et c’est la technologie internet et ses potentialités qui, semble-t-il, permettra de réduire le temps d’exposition aux nuisances de l’open-space en offrant une alternance salvatrice. Mais cela suffira-t-il ?

Il est sans doute temps de s’interroger sérieusement sur le bilan de ce mode d’organisation, tant pour l’entreprise que pour le salarié. Nous concluions notre article “Insupportable open-space” par cette conclusion : “Au final et pour résumer : moins de confort, moins de productivité, moins de communication et davantage de courriels et de messages instantanés. Tout ça pour ça. Faut-il donc poursuivre dans cette voie ?“. Ajoutons, davantage d’absentéisme, comme le prouvent diverses études. Sans parler d’une vraisemblable incidence sur le turn-over. Il est sans doute temps de poser à nouveau cette même question et… d’y apporter les réponses les mieux adaptées.

* En tapant “open space” dans la barre de recherche de ce site, vous accéderez à nos nombreux articles sur le sujet.

2 Commentaires

  1. je confirme, très difficile de travailler de se concentrer, de téléphonner
    Gagner du loyer c’est bien mais sûr qu’on ne s’y retrouve pas en production

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