La machine à faire les poches semble ne jamais devoir connaitre la moindre défaillance et c’est maintenant à la formation qu’elle continue de s’en prendre. Un décret d’application est en effet attendu dans les jours qui viennent, imposant au bénéficiaire un “reste à charge” dont le montant semble encore un peu occulte mais qui pourrait s’élever à 10% ou davantage encore. Notre inénarrable ministre de l’Économie avait même évoqué, on ne sait pourquoi et on souhaite continuer à l’ignorer, un financement par le salarié à hauteur de 30%. La Caisse des dépôts et consignation qui gère le dispositif ne serait en effet plus en mesure d’honorer une demande de plus en plus importante.

Cette mesure s’inscrit par ailleurs dans le plan d’économie de 10 milliards annoncé par le ministre de l’Économie dimanche dernier et devrait rapporter à l’État environ 200 millions d’euros par an, le dixième d’un dispositif dont le montant s’élève aujourd’hui à deux milliards d’euros. Pour ordre de grandeur, notre gouvernement vient de s’engager à ajouter au pot trois milliards d’aide à l’Ukraine.

La moindre formation à 2 000 euros, le bénéficiaire d’un compte CPF devra donc aligner 200 euros ou plus de ses deniers personnels. Elle parait déjà bien loin la création de ce Compte personnel de formation (CPF) succédant au Droit individuel à la formation (DIF) et garantissant au salarié un compte formation indépendant du contrat de travail et valide tout au long de sa vie professionnelle. Ce dispositif s’inscrivait dans la réforme de la formation professionnelle de 2014 avant une entrée en vigueur au 1er janvier 2015. A noter l’important amendement de 2019 consacrant, dans le cadre de la réforme du droit du travail, le conversion du CPF en euros.

C’est donc ce budget-formation, dûment acquis et incrémenté par le travail que l’État ponctionnera dès la publication des décrets d’application et sans doute à hauteur de plus de 10%. Chômage, retraite, logement et maintenant formation, tout doit semble-t-il disparaître, selon la formule en usage aux périodes de soldes et en usant de l’indolore tactique dite du salami. La passivité quasi-générale n’a rien d’une fatalité et nous voulons croire au sursaut d’une grande partie de nos concitoyens avant le parachèvement du Grand Démontage en cours…

En attendant, n’oubliez pas de souscrire ou renouveler votre assurance-emploi – plus sympa quand même que l’assurance-chômage – en adhérant à la CFE-CGC, l’unique organisation syndicale en France statutairement dédiée aux cadres et à l’encadrement.

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