Le syndrome de l’imposteur repose sur un concept qui ne doit rien à la mode, même si l’on observe depuis plusieurs mois un usage plus fréquent de l’expression. Ce sentiment d’insécurité excessif et injustifié, observé et isolé dès 1978, il y a près d’un demi-siècle, par deux psychologues sur un échantillon de 150 femmes va bien au-delà d’une faible estime de soi et d’un doute permanent sur ses propres capacités. Il repose, pour celui qui en est atteint, sur la conviction que les réussites et succès obtenus dans le cadre professionnel, mais pas seulement, relèvent de la chance ou de coïncidences mais en aucun cas de capacités personnelles ou de talents.

La personne victime du syndrome de l’imposteur, parfois appelé syndrome de l’autodidacte, se sent toujours comme en fraude et bénéficiant d’une position et d’avantages immérités. Aucune de ses réussites ne lui parait légitime, ni justifiée et elle se sent toujours et partout usurpatrice.

Qu’importe finalement les causes de ce trouble psychologique mais retenons simplement qu’il s’agirait essentiellement d’un défaut de reconnaissance de succès et de mérite remontant à l’enfance. Manque de valorisation de la part des parents ou enfance dans un milieu valorisant à l’excès la performance et/ou la concurrence entre membres de la fratrie.

La personne souffrant du syndrome de l’imposteur dénie toute réussite reposant sur ses capacités et aptitude. Il ne s’agit selon elle, que de chance, d’opportunité ou d’un manque de clairvoyance de ceux qui se disent et se montrent convaincus de ses réussites. A chaque épreuve, elle se persuadera d’avance de son échec inéluctable. La multiplication des réussites n’entame en rien, hélas, ce pessimisme et cette dévalorisation systématiques. Lesté de ce syndrome, on peut réussir presque toujours et néanmoins se penser toujours aussi “nul”. Ajoutons à cette attitude de manque systématique de confiance en soi, la peur de l’échec, la faible estime de soi et la comparaison constante et anxieuse avec les autres.

Autre conséquence logique de ce syndrome qui ne l’est en rien, la crainte permanente d’être découvert, démasqué même et ceci malgré la parfaite adéquation au poste occupé, par exemple, et la satisfaction de la hiérarchie. Petits messages sous-jacents trottant dans la tête de la victime du syndrome de l’imposteur : “Ils vont finir par ce rendre compte que je n’ai pas le niveau” ; “ils vont découvrir mon incompétence” ; “je n’ai pas les compétences, ils se trompent sur moi” ; “jusqu’ici j’ai eu de la chance mais ça ne durera pas”, etc…

Au-delà de cette souffrance cachée et permanente, les conséquences sur l’épanouissement et la carrière du faux “imposteur” peuvent expliquer à elles seules une trajectoire peu valorisante. Les victimes de ce syndrome se contentent généralement de ce qu’elles ont dont elles s’estiment déjà indignes ! Cela revient souvent à travailler en-dessous de ses capacités par crainte du changement et surtout de l’échec. C’est bien entendu aussi l’incapacité à solliciter une évolution de carrière ou une augmentation. “Un tien vaut mieux que deux tu l’auras”. De plus leur attitude mentale leur impose une exigence draconienne et, concrètement, un perfectionnisme tatillon, le tout dans un climat d’anxiété et de stress. Inutile de préciser que dans ce contexte, tout compliment les agresse et leur apparait comme déplacé, sonnant faux voire moqueur.

Ce syndrome peut s’atténuer grâce à un travail sur soi de longue haleine et une réflexion sur l’objectivité mais, passé un certain seuil de mal-être et de souffrance, la thérapie avec un professionnel s’impose évidemment.

1 COMMENTAIRE

  1. Y en a certainement qui ont le syndrome de l’imposteur mais ce qui est certain c est que certains sont de véritables impostures, aucune gêne au plagia, aucune gêne à communiquer sur sa vie privée à défaut de son travail et de ses compétences, aucune gêne à s approprier des réussites qui ne sont pas les leurs ou à faire porter le chapeau de leur incompétence aux autres…suivez mon regard…
    Toujours ces mêmes qui passent leur temps à dénigrer les autres pour faire penser qu ils sont importants…
    Et la méthode fétiche de l imposture, la lèche…
    Apparemment ça marche chez nous, donc voilà le travail…

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