Du 1er au 31 août 2025 rediffusion des articles les plus lus de l’année – Article publié le 6 janvier 2025
Voilà, c’est fait, CGT, CFDT, FO, UNSA et CFTC ont accepté de valider un “accord relatif au nombre de sièges au sein du Comité social et économique de la société Adecco France”. Ces organisations ont froidement validé une sous-représentation sans précédent des cadres dans cette instance majeure.
CGT, CFDT, FO, UNSA, CFTC unis pour diviser par deux le nombre de représentants des cadres au CSE Central !
En effet, JAMAIS dans l’histoire de l’entreprise, les cadres n’auront été ainsi sous-représentés : 2 cadres titulaires – tous syndicats confondus – au CSEC Central Adecco, le leader mondial, nous affirme-t-on, des ressources humaines. Une représentation diminuée de moitié par rapport à cette mandature qui s’achève et alors même que l’entreprise modifie son organisation pour passer de 4 à 5 périmètres. Trois des périmètres ne bénéficieront donc d’aucun représentant pour les cadres. Pourquoi ? A quel titre ? S’agira-t-il de sous-périmètres dont la voix des cadres serait indigne d’être entendue ? Comme par hasard, les 3 périmètres DO non représentés figurent parmi ceux au sein desquels les cadres sont les plus nombreux (Ouest, Nord, Grand-Est)… Nous reviendrons sur le sujet et notamment sur l’exclusion du périmètre Ouest.
De plus, paradoxalement, le nombre global d’élus titulaires au CSE Central, augmente, passant de 16 à 20, donc davantage d’élus au total dont encore moins parmi les cadres. Ce n’est ni plus ni moins que la livraison, clefs en main, de l’instance aux salariés intérimaires. Quant aux permanents, ils iront visiblement se faire cuire un œuf. Cette course folle à l’abîme en dit long sur la gouvernance de l’entreprise…
Dans notre article du 13 décembre dernier, “Vers une rupture du dialogue social chez Adecco ?“, nous faisions part de notre espoir de résistance des uns et des autres et il nous semblait que certains représentants des organisations syndicales ci-dessus mentionnées avaient attrapé “un peu de poil aux pattes”. Nous écrivions en effet :
“La réaction des élus ne s’est pas fait attendre et, pour la première fois depuis au moins une dizaine d’années, nous avons obtenu dans cette négociation une double majorité (plus de la moitié des organisations syndicales représentant plus de 50% des voix) sur le sujet. Pour l’exprimer plus simplement, toutes les organisations syndicales, CFDT, FO, UNSA, CFTC, CNT et Sud-Solidaires sont favorables, sauf donc la CGT, au maintien de trois élus titulaires cadres au CSE Central.”
Hélas, cette apparente résistance (sur une position néanmoins très insuffisante, rappelons-le) n’aura tenu que quelques jours avant que les uns et les autres ne se vautrent dans l’espoir d’une hypothétique attribution de “moyens” à espérer de la direction de l’entreprise et avant même la moindre confirmation de sa part. Entendre par-là une poignée d’heures de délégation, des repas moins chichement comptés et de précieux kilomètres dûment indemnisés. Pour la défense des cadres et des salariés en général, vous repasserez !
Un acharnement anti-cadres extrêmement inquiétant
Dans un article du 12 juillet dernier, nous alertions déjà, précisions chiffrées à l’appui :
“En trois mandatures, nous sommes passés de 6 élus CFE-CGC en instance à seulement 2 sièges possibles, soit, si ce protocole venait à être validé, une baisse de notre représentation de 66% malgré une augmentation du nombre de cadres permanents d’environ 17% (1 670 vs 1 426) rien qu’au cours de la présente mandature. Une situation unique et du jamais vu dans la profession ! Paradoxalement, le nombre de sièges alloués au 1er collège (ouvriers-employés) passerait de 17 (PAP 2019) à 32, soit +88% alors que le nombre de salariés ouvriers-employés s’effondre de -38%. Pour la prochaine mandature il nous serait donc imposé un total de 35 élus par CSE (base légale imposée par la DREETS) dont 32 ouvriers-employés, 1 agent de maitrise et 2 cadres seulement.
S’il ne s’agit pas d’une volonté délibérée de livrer les CSE aux intérimaires, il faudra nous expliquer de quoi il s’agit !”
C’était il y a six mois mais nous n’en ôterions pas une virgule aujourd’hui.
Ceci explique cela !
Certains collègues nous interrogent régulièrement sur les raisons qui font du groupe Adecco le moins-disant, tout au moins en France, dans la plupart des domaines liés à la négociation. Par exemple, pourquoi sommes-nous le seul des trois majors à n’appliquer aucune augmentation générale sur les salaires pendant une quinzaine d’années consécutives ? Pourquoi les fixes de Directeur d’agence sont-ils les plus faibles à l’embauche ? Pourquoi ne bénéficions-nous pas de participation aux bénéfices, ni d’accord d’intéressement ? Pourquoi notre budget ouvres sociales (ASC) est-il deux à trois fois moins élevé que celui des deux autres majors ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi… ? Nous pensons avoir fourni ici toutes les réponses, non ?
Pour les 4 ans à venir vous pouvez compter sur nous !
Mais, dans le contexte actuel, la principale question qui vaille pourrait s’énoncer ainsi : de quoi ces grandes manœuvres sont-elles annonciatrices ? Que se prépare-t-il pour les mois à venir ? Pourquoi limiter ainsi la représentation de ceux qui ont le plus à dire (et qui le disent et l’écrivent !) sur la stratégie générale de l’entreprise et ses conséquences sur les effectifs, notamment des cadres et de l’encadrement ?
L’actualité confirme, hélas, nos intuitions mais, seule certitude, dans ce contexte de sous-représentation des cadres, nous mobiliserons plus que jamais nos forces, notre énergie et notre combativité et vous assurerons la qualité à défaut de la quantité.