Du 1er au 31 août 2025 rediffusion des articles les plus lus de l’année – Article publié le 13 décembre 2024

Il faudrait donc ne plus rien voir et se taire ?

Le temps est venu de mettre les pieds dans le plat, de dire tout haut et d’écrire ce qu’il se passe dans les instances représentatives du personnel. La gravité de la situation ne doit plus demeurer cachée aux équipes du réseau, alors même que la situation de l’entreprise se fragilise à grande vitesse, dans un contexte économique plus qu’aléatoire. Il n’aura sans doute jamais été aussi crucial d’instaurer, de consolider ou de rétablir un dialogue social réaliste et équilibré.

Harcèlement judiciaire contre la CFE-CGC

Jamais nous n’avons connu un tel acharnement judiciaire contre notre organisation. Par exemple, les désignations au mandat de Délégué syndical font presque systématiquement l’objet d’une procédure de contestation impulsée par notre Directrice des relations sociales.  Cette attitude s’avère d’autant plus incompréhensible que l’entreprise subit échec sur échec devant les tribunaux, ce qui ne l’empêche nullement de se pourvoir, à chaque fois ou presque, en cassation. Si ce n’est pas de l’acharnement, cela y ressemble très fort !

Oui, vous avez bien lu, jusqu’en Cour de cassation pour une simple désignation de Délégué syndical ! Vous a-t-on au moins éclairé sur le coût pour l’entreprise de cette frénésie judiciaire ? En cette période de compression des frais et coûts, est-il bien raisonnable de lancer tous ces procès pour, au final prendre râteau sur râteau ? Combien coûte à l’entreprise le harcèlement judiciaire dont nous sommes victimes, sans doute pour avoir simplement commis le « crime » impardonnable d’évoquer certaines vérités dérangeantes ?

Une attitude détestable remarquée par tous

Évoquons également cette attitude de fausse désinvolture mais de véritable mépris affiché dans les instances (CSE, CSEC…) et réunions de négociation par les membres de la direction en charge du dialogue social, notamment lors des interventions de tel ou tel élu et plus particulièrement de ceux qui osent exprimer certaines vérités (suivez mon regard).

Chuchotements, pianotage sur les smartphones, évitement du regard, apartés à mi-voix, sourires ironiques en coin, soupirs, réflexions « off » déplacées  dont la teneur nous est reportée par des témoins de telle ou telle organisation syndicale.  Aucune attitude dédaigneuse n’est épargnée aux élus dont l’une d’entre eux, membre de l’un des syndicats représentatifs dans l’entreprise, nous confiait il y a quelques jours son ressenti : « La direction nous exècre au plus haut point ».

Sans parler des excès en tous genres, des éclats de voix, cris, colères et bouderies ostensibles. La prise en charge du dialogue social dans une entreprise par un responsable des relations sociales exige un niveau de sang-froid et certaines qualités fondamentales et indissociables de la fonction qui font aujourd’hui cruellement défaut.

Une incompréhensible et inquiétante attitude anti-cadres

Nous avons régulièrement évoqué ce sujet sur notre site, faits et surtout chiffres à l’appui. Que peut justifier cette volonté farouche de minimiser la représentation des cadres dans les instances ? Ils dérangeraient autant que ça ? Si oui, pourquoi ? Il faut nous le dire.

Un exemple concret. Dans le cadre de la prétendue négociation pour la composition du prochain CSE Central, il nous semblait important de continuer de bénéficier d’un élu cadre par périmètre, soit cinq au total puisque le territoire se répartira en cinq Directions opérationnelles. Nous comptons aujourd’hui quatre élus titulaires au CSE Central pour quatre périmètres existants.

Face à certains blocages mais soucieux de demeurer dans le dialogue, nous avons fini par accepter le nombre très insuffisant de trois sièges de titulaires alors que nous passons, rappelons-le à cinq périmètres. C’est une inquiétante reculade et c’est en même temps accepter à contrecœur que deux périmètres DO ne seront pas représentés au CSE Central. Anomalie de taille mais il fallait bien avancer. Notre direction a néanmoins bloqué sur le nombre de ces trois malheureux représentants des cadres : c’était encore trop pour elle.

La réaction des élus ne s’est pas fait attendre et, pour la première fois depuis au moins une dizaine d’années, nous avons obtenu dans cette négociation une double majorité (plus de la moitié des organisations syndicales représentant plus de 50% des voix) sur le sujet. Pour l’exprimer plus simplement, toutes les organisations syndicales, CFDT, FO, UNSA, CFTC, CNT et Sud-Solidaires sont favorables, sauf donc la CGT, au maintien de trois élus titulaires cadres au CSE Central.

Pire que le 49.3 !

De façon incompréhensible, la direction s’est alors lancée dans un virulent déni de cette double–majorité et a décidé de passer en force pour imposer 2 cadres seulement au CSE Central, soit une baisse rationnellement injustifiable de 33% de la représentation des cadres (toutes organisations confondues). Alors même que trois cadres, nous l’avons vu, aurait déjà constitué une sévère régression. Du jamais vu dans l’histoire de l’entreprise.

Plus grave encore, les élus des différentes organisations syndicales nous ont fait part d’appels téléphoniques, de pressions et même de SMS envoyés par notre Directrice des relations sociales, les jours précédant la “négociation” et jusqu’au matin même de la réunion, pour leur enjoindre sur un ton comminatoire de ne pas souscrire à la proposition de trois cadres. Ces méthodes déloyales discréditent et rendent caduque, de fait, la négociation en question. De plus, cet acharnement anti-cadres apparait inimaginable et incompréhensible à la plupart des élus, même d’organisations syndicales les moins concernées par le vote cadre.

Nous contestons évidemment cette décision aberrante et confions l’arbitrage à l’administration.

Seul argument de nos interlocutrices (DRS, DRH) : « Je n’ai pas mandat pour trois cadres ». Il s’agirait, selon notre DRS, d’un blocage absolu de « la direction » sur le sujet. Un veto impérieux émis, selon elle, par notre président de Adecco France et le DG. Rien de bien rassurant au moment même où il faudrait unir, dynamiser, rassurer et conforter la position des managers, redonner envie, fidéliser, conquérir, dialoguer encore et toujours…

Vous l’aurez compris, cette guerre anti-cadres ne présage évidemment rien de bon pour les mois et années à venir mais faut-il pour autant se résigner ? Évidemment, non !

Nous alertons la direction de l’entreprise

Aujourd’hui, nous demandons à la direction de prendre ses responsabilités en matière de dialogue social et de sauver ce qui peut l’être dans ce contexte difficile. Quelles que soient les difficultés et les réorganisations à venir dans l’entreprise, il nous semble nécessaire, indispensable même, de maintenir coûte que coûte le dialogue. Nous avons déjà négocié par le passé PSE et PDV dans l’entreprise et n’avons pas souvenir d’un pareil climat délétère. Nous pouvons, comme nous nous en sommes toujours montré capables, entendre certaines vérités, même déplaisantes,  et continuer de dialoguer sereinement dans l’intérêt du plus grand nombre. C’est notre rôle et notre vocation.

Nous demeurons en effet non seulement ouverts au dialogue mais fermement convaincus qu’il n’existe aucune autre alternative raisonnable. S’il-vous-plait, Messieurs le Président et le DG, ne laissez pas gâcher ce que nous avons mis tant d’années à contribuer à bâtir.

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