Nous pensions avoir tout vu et dit sur QAPA* mais il nous manquait la touche finale qui vient d’être apportée à l’occasion du CSE Central d’hier : la fusion-absorption de QAPA au profit de Adecco France. Le cinquième point à l’ordre du jour de cette réunion annonçait la couleur en termes choisis : “Information en vue de la consultation sur la cession de titres QAPA Staffing à Adecco France et le transfert d’une partie du personnel de QAPA SA vers Adecco France”.

Voilà, c’est fait, QAPA n’est plus. Après avoir été achetée à prix d’or il y a quatre ans – 65 millions d’euros – par la holding Adecco, voici que Adecco France se porte acquéreur pour payer une deuxième fois cette entité dont le moins qu’on puisse en dire est qu’elle n’aura pas enrichi le groupe. Adecco France aura donc acquis deux fois cette startup : une première fois indirectement par la remontée de ses bénéfices à la holding, puis une deuxième fois par un rachat à cette dernière. On est des champions !

Acheter deux fois en quatre années une même coquille vide relève d’un singulier acharnement et il nous vient spontanément à l’esprit cette locution latine “Errare humanum est, perseverare diabolicum” (l’erreur est humaine, persévérer dans son erreur est diabolique).

Rien que la fiscalité inhérente à cette extravagante transaction s’élèverait officiellement à plus de 2 millions d’euros, sans compter les coûts indirects d’un pareil rapprochement, les dénonciations de baux, les réunions, formations, les éventuelles ruptures conventionnelles, licenciements et autres joyeusetés. Quant au montant du rachat lui-même, il ne nous a pas encore été communiqué mais, forts de l’expérience de ces dernières années, nous nous attendons au pire et en tout cas à quelques dizaines de millions d’euros. Suspens, la holding osera-t-elle nous revendra QAPA au montant exorbitant de son acquisition initiale ?

Qu’y gagneront les agences ? Peu de choses, si ce n’est l’hypothétique intégration de quelques salariés QAPA ayant survécu au naufrage, un taux de marge en baisse, conséquence de la très faible rentabilité de cette “offre digitale Adecco” et un plan d’austérité sans précédent destiné en grande partie à financer cette (deuxième et dernière ?) acquisition. Au menu, annulation de toutes les réunions “en physique”, optimisation et limitation des déplacements, suppression des invitations au restaurant et plateaux-repas, contrôle mensuel renforcé des notes de frais, remise en cause possible des jubilés dès 2026, sans parler de l’observation à la loupe sinon au microscope des factures fournisseurs, Egencia, Amazon, etc…

Le message nous apparait clair : vous avez bien trimé, vous vous êtes bien démenés, alors maintenant vous n’aurez plus droit à rien !

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