Aujourd’hui s’ouvrent à Paris les négociations annuelles obligatoires (NAO) 2025 concernant les modalités de rémunération pour l’année 2026. Inutile de vous préciser que vos élus CFE-CGC, gonflés à bloc ou remontés comme des pendules si vous préférez, sont présents sur place et entendent bien porter la voix et les attentes des cadres et de l’encadrement, si malmenés ces dernières années.

La réunion zéro, c’est ainsi que l’on appelle la première réunion de calage, consiste essentiellement à camper le décor et fournir aux élus un certain nombre d’éléments chiffrés tout en prenant bonne note de leurs attentes documentaires. C’est généralement l’occasion d’un numéro “comediante-tragediante” de la direction qui vous explique, avec force trémolos dans la voix, qu’elle voudrait bien mais ne peut point, conjoncture et autres calamités obligent ! C’est la séquence annuelle sponsorisée par Lotus ou Kleenex, à voir, où il faut à tout prix tenter de convaincre les élus des difficultés de la conjoncture ingrate, d’une trésorerie en berne et d’un avenir sombre.

La vérité toute crue que nous serons sans doute les seuls à rappeler, c’est que l’entreprise fait chaque année, jusqu’à présent, le CHOIX ou plutôt les choix stratégiques et financiers de ne pas affecter de moyens à une amélioration des conditions salariales. Nos experts nous en ont apporté toutes les preuves suffisantes et au-delà.

Pas question pour nous de nier, ni même de minimiser l’impact d’une baisse d’activité conjoncturelle et d’un marché sous tension, ni de la baisse des allègements Fillon et pas plus des sempiternelles hausses des cotisations sociales – enfer fiscal oblige ! – mais sont-ce bien les raisons les véritables raisons d’une politique salariale plus que controversée ?

De l’argent comme s’il en pleuvait !

Commençons par rappeler la fantastique manne financière versée aux actionnaires en 2023 : 700 millions d’euros. Oui, vous avez bien lu, sept-cents-millions-d’euros. A titre de comparaison, Adecco France a déclaré, très officiellement, un résultat fiscal 2024 de 27,3 millions d’euros, soit 25 fois moins que le montant versés aux actionnaires l’année précédente.

A côté de ce ces dividendes que dire des flux intra-groupe (346 millions d’euros), du coût financier du surendettement du groupe, des royalties (62 millions €), des projets divers et variés et notamment des fonds colossaux engloutis dans l’IA, des redevances diverses et variées, des provisions illisibles… ? On continue ?

On parle aussi des dépréciations financières de LHH et Akkodis, du coût de QAPA ? Stop ou encore ?

Des centaines de millions engloutis et il n’y aurait aucune enveloppe pour ceux qui font tourner la machine, pas même deux, trois millions ou cinq millions, un pourboire en somme ? Vraiment ? Toujours pas de participation aux bénéfices sous prétexte du maintien à un niveau élevé des capitaux propres malgré l’orgie offerte aux actionnaires ?

L’optimisation fiscale et financière jusqu’à l’indécence

Pendant ce temps-là, l’inflation reprend, si tant est qu’elle ait un moment connu une pause, les frais de santé explosent (avec notamment une hausse annoncée de +40% pour la mutuelle-santé des conjoints), les salaires stagnent ou régressent, faute d’atteinte de budgets plus ou moins appropriés. Sans parler du taux d’intérêt de 10% imposé aux agences. Que diriez-vous à votre banquier s’il osait vous proposer un taux à 10% ? Sûr qu’il subirait quelques noms d’oiseaux et se verrait présenter un majeur bien tendu !

Au-delà de la situation économique générale, l’essentiel de la dégradation des résultats du groupe provient des choix stratégiques et financiers de notre direction de groupe et non du niveau de performance des équipes. Les salariés cadres et non cadres n’ont aucunement vocation à servir éternellement de variable d’ajustement, ni à être considérés comme un mal nécessaire. Il est grand temps de remettre l’humain à sa place dans cette entreprise.

Nous, élus CFE-CGC, demandons à la direction d’effectuer cette année un geste significatif en faveur des cadres et de tous les salariés de l’entreprise. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et nous voulons croire à une relance de la motivation et à une réactivation des énergies, dans l’intérêt bien compris de tous et de l’entreprise.

1 COMMENTAIRE

  1. 10% de VARIABLE aux recruteurs : ça c’est un geste FORT et qui va faire pousser tout le monde ! ok il y a un cout pour l’entreprise mais je rappelle que ce sont les agences qui payent ! CLAIREMENT on attend vraiment des hausses ou des changements pour 2026 !!!! parce que sinon, ils vont avoir un TSUNAMI de départ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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