Je dois avouer que quand j’ai entendu une énième fois cette question vendredi dernier, j’ai bien cru que mes nerfs allaient lâcher… Pour être délégué syndical, on n’en est pas moins homme, avec nos limites et nos faiblesses. Nous avions déjà abordé le sujet dans un tract dont le titre était précisement : “Mais que font les syndicats ?”
Oui, il serait sans doute possible de faire encore plus, en se dopant un peu. Et pourtant les délégués syndicaux CFE CGC Adecco sont sur tous les fronts : au CCE, dans les CE, au CHSCT, DP, au FASTT et au FAFTT, dans les négociations salariales et de branche, au contact direct avec l’encadrement et la direction des ressources humaines chaque fois qu’ils ont vent d’un problème. J’en passe et sans doute des meilleures. Alors c’est vrai que la question fatidique “que font les syndicats ?” m’a passablement courroucé. D’autant plus que cette question récurrente émane souvent de salariés qui, c’est le moins que l’on puisse dire, ne se sont pas beaucoup engagés.
Quelques anecdotes pour illustrer ces propos. Je me souviens d’un salarié m’ayant contacté le dimanche pour un entretien préalable le lundi… Mieux encore, il y à peu, une salariée m’a contacté… trois jours après l’entretien préalable pour me demander s’il y avait moyen de négocier son départ… Pas le droit de rire. Dans ces cas-là, il faut user de tout l’art de persuasion dont on dispose pour expliquer que “les carottes sont cuites” ou que “la messe est dite”. Nous pouvons agir en amont, dès les premiers signes avant-coureurs, dès les premières menaces, pour trouver les solutions les mieux adaptées (formation, mutation, changement de poste, etc.) mais dans les cas évoqués, nous ne pouvons pas faire grand chose si ce n’est accompagner le salarié et l’appuyer lors de son entretien de licenciement.
Avant d’en arriver à ces extrémités, le premier acte solidaire simple, sans risque, c’est l’adhésion qui reste confidentielle. Aider ceux qui se battent, c’est déjà un premier pas. Convaincre d’autres de le faire, c’en est un second. Ensuite, à chacun selon son appétit : toutes les aides, informations et engagements sont les bienvenus. La crise actuelle démontre la fragilité des situations prétendument acquises qui, en fait, ne le sont en rien.
Se syndiquer c’est anticiper, c’est gérer ses intérêts avant que d’autres ne s’en occupent, c’est aussi participer au dialogue social et s’engager pour les autres salariés afin de rompre, au moins un peu, l’individualisme.
Arnaud

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