Dans une note réalisée à la demande du ministère du Travail, le Centre de recherches sur les qualifications (Cereq) met en lumière une souffrance mal connue : celle des salariés qui attendent ou vivent un plan social.

« Cette souffrance prend des tonalités différentes selon les moments de la rupture », explique Bernard Hillau, un des chercheurs qui a planché sur le sujet.

Le doute sur les intentions de l’entreprise provoque un excès de stress, alors que les individus ne savent même pas encore s’ils seront concernés ou non par la charrette annoncée. Les volte-face des entreprises accentuent leur angoisse.

La réception de la lettre de licenciement déclenche une autre forme de souffrance. À ce stade, définit l’étude, c’est le temps de l’incertitude et de la remise en cause de soi. « Dans certains cas, cela va jusqu’à la dépression, ce qui réduit les chances de conversion immédiate », insiste Bernard Hillau.

Le départ effectif de l’entreprise marque un cran de plus dans la douleur psychique. Les moins qualifiés et les cadres autodidactes sont les plus atteints. Pire, cette souffrance est rarement prise en charge.

L’étude souligne que les personnes licenciées ne sont pas seules à endurer le supplice. Ceux qui échappent au couperet connaissent aussi un pic de stress, qui se nourrit de la peur d’un futur plan social. S’y ajoute un sentiment de culpabilité lorsqu’ils voient leurs collègues, qui n’ont pas forcément démérité, faire leurs cartons.

Aussi, les chercheurs recommandent aux entreprises de former les managers à jouer un rôle non de psy mais de soutien dans ces circonstances. Ils suggèrent en outre aux pouvoirs publics de prévoir des structures d’accueil personnalisé, en particulier au profit des employés des PME.

Relevé sur le portail WK RH

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