Sur les grands sujets de société la vérité avance souvent à petits pas, surtout quand les enjeux économiques sont colossaux.

Ainsi l’OMS (Organisation Mondial de la Santé) vient-elle de jeter un pavé dans la mare en décidant de classer les radiofréquences dans la catégorie des substances “peut-être cancérogènes”, au niveau 2B dans les tableaux des substances pouvant générer des cancers. La surprise, feinte ou réelle, des médias semble un peu déplacée tant se multipliaient, depuis des années, de légitimes suspicions à l’égard des radiofréquences émises par les téléphones mobiles. 

D’ailleurs les recommandations de l’OMS et plus précisément du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) ne font que reprendre les réserves et mises en garde de L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire), organisation française qui avait réussi à faire imposer, dans la loi Grenelle II, l’obligation pour les fabricants de téléphonie mobile, de fournir un kit oreillette afin d’éviter de soumettre le cerveau, et au-delà l’organisme, à des bombardements répétés d’ondes nocives.
Pour les curieux, taper “danger téléphone portable” sur Google, il y a près de dix ans était déjà suffisamment édifiant pour éveiller des inquiétudes chez les moins soupçonneux de nos contemporains.
Les risques potentiels du téléphone portable sont en effet connus depuis longtemps et, parmi le millier d’enquêtes scientifiques menées depuis 1993, un grand nombre ne faisaient pas mystère des dangers de l’exposition du cerveau aux radiofréquences. Malgré les dénégations du lobby des télécoms et de son principal fleuron, la FFT (Fédération Française des Télécoms), la position d’un déni total de risques devenait, à terme, intenable.
Ce sujet offre une occasion privilégiée de rappeler, de façon très succincte, les mécanismes classiques de manipulation des foules qui peuvent sommairement se résumer en 5 phases :
Phase 1 : Le déni. Non, non, non, il n’y a aucun danger et ceux qui affirment le contraire le font sans aucun fondement scientifique ni aucune preuve.C’est de toute façon du passéisme et on ne peut revenir aux signaux de fumée, ni au tam-tam.
Phase 2 : Le déni dans la défensive. Non, il n’y a aucun risque. Les études évoquant un risque potentiel ne sont pas fiables. Il y a un problème de méthodologie et d’interprétations abusives. De nombreuses études très sérieuses ne mettent aucun risque particulier en évidence.
Phase 3 : L’aveu très partiel. Il y a peut-être, de façon très marginale, sur quelques sujets à risques bien particuliers, une incidence négative mais il ne s’agit que de cas isolés et encore, il n’est pas certain que la cause de leur maladie soit liée aux radiofréquences. Tout cela est très exagéré, les journalistes n’y connaissent rien.
Phase 4 : La vérité se fait jour doucement (c’est la phase actuelle). Oui, il y a certains risques et l’utilisation prolongée et abusive peut provoquer des maladies graves, et notamment des cancers, mais il suffit d’utiliser ces appareils de façon responsable et notamment de se servir d’une oreillette.
Phase 5 : La vérité généralisée (d’ici trois à cinq ans). Émissions par dizaines, articles par centaines, chiffres accablants, révélation du désastre sanitaire, début de psychose dans la population.
Les fabricants réagissent en proposant de nouveaux matériels, de nouvelles fréquences et technologies supposées moins nocives. Mais de toute façon le marché est bien installé et la population suffisamment dépendante de ces technologies pour qu’il n’y ait pas de risque majeur d’un effondrement dramatique du marché.
En attendant, la prudence commande de limiter le temps d’exposition quotidien, d’utiliser une oreillette ou la position mains libres avec haut-parleur. Et bien sûr, comme le rappelle l’ANSES, d’éviter à tout prix le téléphone portable pour les enfants et les adolescents.
Cette question devrait déjà interpeller les chefs d’entreprise. Sachez que vos élus CFE CGC au CHSCT n’avaient pas attendu cette communication de l’OMS et interpellent régulièrement, et depuis des années, la direction en réclamant une démarche d’information et de prévention sur le sujet.

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“One roof”, un toit trop petit pour tous…

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