Du 8 au 26 août, rediffusion du “meilleur de l’année” depuis septembre dernier
Nous avons déjà abordé à deux reprises le principal tabou pesant sur le débat des retraites. Il s’agit, non pas de la durée théorique de la vie active à laquelle il faudra se soumettre pour bénéficier d’une pension à taux plein mais de la durée réelle d’activité des salariés du secteur privé, secteur qui, soi-dit en passant, rétrécit à vue d’œil. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, vous pouvez vous reporter à notre article sur le sujet.

Mais il y à un deuxième tabou, soigneusement entretenu, qui mérite aussi que l’on s’y attarde. Il s’agit de la notion relativement peu connue d'”espérance de vie en bonne santé”. Les politiques ont beau affirmer, et c’est partiellement vrai, que nous vivons de plus en plus longtemps, ils feraient bien de s’inquiéter de savoir dans quel état nous vivrons de plus en plus longtemps et surtout dans quel état nous irons travailler. C’est cette “espérance de vie en bonne santé “que mesure un indice tout à fait officiel de l’INSEE.

L’espérance de vie « en bonne santé » c’est à dire “sans limitation d’activité (ou sans incapacité majeure liée à des maladies chroniques, aux séquelles d’affections aiguës ou de traumatismes)” répond à un enjeu de bien être. En France, en 2007, l’espérance de vie « en bonne santé » à la naissance est estimée à 64,2 ans pour les femmes. Elle est plus faible pour les hommes (63,1 ans). Entre 1995 et 2003, l’espérance de vie en bonne santé à la naissance avait augmenté d’un an et demi pour les femmes et d’une demi-année pour les hommes, mais ces derniers bénéficient d’une nette amélioration récente qui a effacé cette différence d’évolution. 

Aujourd’hui, alors que l’on nous affirme qu’il va falloir travailler jusqu’à 65 ans et sans doute au-delà, l’INSEE nous annonce donc une espérance de vie en bonne santé de 64 ans pour les femmes et 63 ans pour les hommes. Morale de l’histoire, il faudra donc s’habituer à aller travailler “avec une limitation d’activité ou une incapacité majeur liée à une maladie chronique ou à des séquelles d’affections aigües ou de traumatisme” pour réprendre le vocabulaire de l’INSEE.
Les chiffres sont fournis par l’INSEE
(Publié le  8 octobre 2010 sur ce blog)

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