Intéressant article relevé sur Ouest-France, résumant parfaitement l’état du marché du travail temporaire :

Les embauches ont chuté de 9,6 % sur un an et les
missions se sont considérablement raccourcies. Laissant présager de
nouvelles difficultés pour l’emploi.

Alors que les suppressions de postes se multiplient dans les
entreprises, le secteur de l’intérim n’est pas épargné. En juin, les
effectifs intérimaires ont reculé de 8,2 %, à leur plus bas niveau
depuis 2010. Alain Charlès, gérant de l’agence d’intérim rennaise
Temporis, attribue cette baisse à un « effet élection. Politiquement et économiquement, les entreprises étaient dans l’incertitude quant à leur avenir et hésitaient à embaucher ». En un an, près de 60 000 emplois ont été supprimés, sur les 576 000 que comptait la branche en 2011.
Selon le baromètre mensuel publié par le Prisme (Professionnels de
l’intérim, services et métiers de l’emploi), l’industrie est le secteur
le plus fortement touché, avec un repli de l’embauche de 11,1 %. Une
baisse d’autant plus inquiétante qu’il est le premier employeur
d’intérimaires, devant le BTP. Ce dernier est, lui, parvenu à contenir
la réduction d’activité à 4,9 %.
L’Est plus fortement touché que l’Ouest
Alors que la baisse de l’emploi intérimaire s’est élevée en moyenne à
9,6 % sur un an, les régions de l’Ouest accusent un recul légèrement
plus important. La Basse-Normandie, la Bretagne et les Pays de Loire ont
vu leur activité chuter, respectivement, de 11,1 %, 10,9 % et 9,8 %.
Les trois régions s’en sortent toutefois mieux que celles de l’Est, où
les baisses sont autrement plus conséquentes : -14,3 % des effectifs
intérimaires en Champagne-Ardenne, -14,6 % en Franche-Comté et -15,2 %
en Alsace. Au-delà du nombre d’embauches, la crise du secteur a une
influence sur la durée des missions. « Elles sont de plus en plus courtes, souvent à la journée. Avant, elles se comptaient en semaines, voire en mois », indique l’agence Adecco de Rennes.
Cette baisse d’activité prolongée inquiète les professionnels. « Historiquement, l’emploi intérimaire a toujours été un baromètre avancé de l’emploi en France, analyse Sébastien Delahaye, de la CFDT. Si l’emploi intérimaire baisse, l’emploi global chutera quelques mois plus tard. » Annie Rault, présidente régionale du Prisme, précise que « lorsque
les entreprises n’utilisent plus l’intérim, cela signifie que leur
carnet de commandes se vide. Ce qui est mauvais signe pour l’emploi
global
 ».
La transition de l’intérim à un emploi à durée indéterminée est
révolue. Voire inversée. André Fadda, de l’Union syndicale de l’intérim
CGT, explique ainsi qu’il a vu apparaître « de nouveaux
intérimaires, âgés de plus de 45 ans, en provenance d’entreprises ayant
fermé, surtout de PME liquidées dans la construction navale,
l’automobile, l’agroalimentaire
 ». Piégés dans un cercle vicieux.
Géraldine RUSSELL
Source : Ouest-France

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