Le titre n’est pas tout à fait exact car il faut bien le reconnaître, l’écrasement fiscal, c’était déjà hier, et il serait par conséquent plus juste d’affirmer : l’aggravation insensée de l’écrasement fiscal, c’est maintenant.
La France détient le triste titre, que personne ne souhaite lui ravir, de championne incontestée des impôts en zone euro et de numéro deux mondial des prélèvements. Cette position peu enviable n’empêche pas le ministre du Budget d’annoncer “deux années difficiles ou très difficiles” aux Français et de qualifier d'”un peu rude” l’effort demandé l’an prochain. Il est parfois des euphémismes qui n’adoucissent pas grand chose.
La France passe de 44,9% du PIB en 2012 à 46,3% en 2013, ravissant la seconde place mondiale de l’étouffement fiscal à la Suède (44,2% en 2012). Il n’y a pas une journée au cours de laquelle nos concitoyens n’apprennent la naissance d’une nouvelle taxe, la suppression de tel abattement ou l’abaissement de tel seuil, la disparition d’une exonération ou d’une “niche fiscale” comme aiment à les nommer les journalistes, alourdissant de façon continue le poids des prélèvements
Cette très inquiétante aggravation d’une pression fiscale déjà excessive s’exerce à rebours de l’ensemble des nations industrialisées réduisant, elles, progressivement le poids de la fiscalité.
Le poids de l’impôt sur le revenu n’est pas, quant à lui, le plus élevé pour autant puisque nous sommes battus par l’Allemagne, le Japon, la Grande-Bretagne et la Suède mais, en revanche, les entreprises françaises sont les deuxièmes plus taxées de l’OCDE, juste derrière le Japon, avec 34,4%. Pour l’impôt sur le revenu, l’Union européenne a choisi de casser le thermomètre en supprimant les statistiques comparées de l’OCDE et d’Eurostat. L’ignorance du sort des autres adoucira-t-elle les tourments du fardeau fiscal de nos concitoyens ? Cela semble plutôt douteux.
Le pompon des prélèvements revient sans doute aux cotisations sociales, avec un taux de 39,3% en France…
Nous ne devrions pas nous contenter longtemps de la seconde place et le titre de champion mondial de l’écrasement fiscal devrait être assez vite obtenu puisque la loi de programmation fiscale présentée récemment prévoit une augmentation du taux de prélèvements obligatoires jusqu’à 2015. Dans ces conditions, affirmer que ce sont les riches qui paieront relève du gros boniment bien lourdingue lorsqu’on constate, très concrètement, que les mesures prises jour après jour impactent quasiment l’ensemble des Français. Une devise simple devrait résumer au mieux la situation fiscale présente et à venir : plus qu’hier, moins que demain…

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