On connaît la discrétion légendaire des dirigeants des grands groupe de travail temporaire, souvent plutôt avares de déclarations et assez peu communicants. Il faut quand même ici se souvenir du Plan de départs volontaires chez Adecco, annoncé le 1er mars dans l’ensemble de la presse et sur les ondes alors même que les représentants du personnel se rendaient à un Comité central d’entreprise la fleur au fusil et l’esprit guilleret. Nous seuls avions annoncé, sur ce blogue la fusion imminente des marques Adecco et Adia et la réorganisation qu’elle impliquerait tandis que la direction démentait avec la belle assurance d’un arracheur de dents du siècle dernier.
Aujourd’hui, que trament les dirigeants des grands groupes concurrents, Manpower et Randstad ? Pas besoin d’être grand devin pour avancer l’hypothèse d’une réorganisation prochaine chez ces deux poids-lourds de l’intérim. Grâce au tiédissement généralisé du langage, tout empli d’euphémismes et de circonlocutions, on ne parle plus de plan social, ni de restructuration, vocables par trop triviaux, mais uniquement de réorganisation. 
La contraction des marges, la transformation du marché, la fuite en avant technologique et notamment numérique et les ravages de la désindustrialisation frappent durement l’ensemble de la profession et personne n’y échappe qu’il soit suisse, américain ou hollandais. De plus, on sait la patience et le désintéressement des actionnaires très limités… Au moindre raté de la  cash-machine, au moindre crachotis, au moindre toussotis, c’est la panique et la débandade. Très anxieux et pas fiable du tout l’actionnaire. A peine la chute d’un cours publiée, il ne vous connaît plus et ne vous a jamais vu.
Les déclarations récentes de la direction de Randstad apparaissent suffisamment explicites : quand un dirigeant déclare qu’il va être temps de dialoguer avec les représentants du personnel, c’est rarement pour leur conter fleurette ou deviser sur les caprices de la météo automnale. Ça sentirait le Plan de départs volontaires qu’on ne serait pas surpris outre mesure.
Quant au départ de la présidente de Manpower France et à son remplacement par un pur produit IBM (20 ans de Big Blue, ça vous marque un homme), il devrait pour le moins interroger les salariés et leurs représentants.
Notre intime conviction et notre boule de cristal – nos lecteurs assidus savent cette dernière rarement prise en défaut – nous incitent à affirmer que nos deux principaux concurrents, s’apprêtent à mener, d’ici à quelques mois, des “réorganisations” afin d’ajuster leur structure aux “évolutions” du marché et de la conjoncture (voyez, la langue de bois, on s’habitue très bien) .

Important : lundi sur se blogue
Des précisions essentielles sur le Plan de départs volontaires
mardi : 
PDV, la magie des chiffres 

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