Un collègue parti dans le cadre du PDV nous avait confié, l’hiver dernier, un poème de sa composition, résumant on ne peut mieux son état d’esprit du moment. Il aurait été regrettable de laisser dormir dans nos archives un si savoureux texte, aussi nous vous l’offrons comme preuve supplémentaire, s’il en était besoin, de la richesse de talents que recelait l’entreprise. Si ce collègue continue de fréquenter notre blogue, nous lui adressons bien volontiers nos meilleurs vœux pour son tournant de carrière et la réalisation de ses projets.
La Tirade du Niais
 
Vous partez ? Ha ça, c’est un peu court vieil homme,
Vous auriez pu dire, bien des choses en somme.
Regardez ci-après ce qu’on pouvait écrire,
Mais bien sur pour tout ça : il fallait réfléchir…

C’est une fuite, une évasion, pire c’est un abandon 
Que dis-je un abandon, c’est une désertion ! 
Vous auriez pu attendre le futur PSE 
Qu’on vous mette dehors, comme tradition le veut

Vous faites donc tant fi du Nouvel Adecco
Que vous filez mâtin comme un desperado ?
Loin du Be Magic, des lendemains radieux
Du Retail, de l’Onsite, des futurs jours heureux.

Craigniez-vous à ce point, nos charmants actionnaires,
Qu’à leur helvète racket vous souhaitiez vous soustraire ?
N’aimez-vous donc plus nos plaisantes coutumes
De travailler toujours plus, pour toujours moins de thunes ?


De remplir des tableaux, aussi grands, aussi beaux
Ne vous flatte t’il donc pas suffisamment l’égo ?
Le TAC, le CAP, le MAP et puis DECISEO
Que voulez-vous de plus pour être moins idiot ?

Vous souhaitiez du pouvoir pour exister enfin
Et du mépris ambiant vous extirper soudain ;
Enfin avouez-le, vous cherchiez le bonheur…
Pour vous Great Place To Work, n’est-ce vraiment qu’un leurre ?

Du respect, du respect, vous vouliez du respect,
Mais cessez donc enfin de toujours ânonner.
Car, comme le disait un de nos chers Timoniers :
« On ne veut pas vous aimer, mais vous faire travailler ».

Visites, Marge, People ne vous fait pas rêver ;
Commerçant-militant vous semble déplacé.
Il est temps en effet pour vous que de partir,
L’esprit serein j’espère, vers un autre avenir.

Enfin, parodiant Dehaze en un sanglot :
« Le voici donc, ce niais qui d’là voix de son maître
Vient de fuir l’harmonie ; il en sourit, le traitre ! »

Voilà ce qu’à peu près, très chers, j’aurais pu dire
Si j’avais un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, Ô le plus lamentable des êtres ;
Je n’en ai eu jamais un atome, et de lettres…
Je n’ai que les quatre qui forment le mot : Ciao !

6 Commentaires

  1. Nos chers dirigeant ont-ils assez de culture littéraire pour apprécier ?
    Ils ont les chiffres, ça c'est sûr ; mais les lettres…?

    Bravo néanmoins pour ce pastiche.

  2. Bonjour, J'aurai pu écrire ces vers aussi. Je pars aussi après plus de 15 ans d'ancienneté. Je suis résignée et dégoutée de voir ce que les financiers ont fait de cette société.Il n'y a plus de dirigeants à ce jour , les RH on oublie comme les valeurs . Je suis sure que mon avenir sera plus rose ailleurs. Ici ce n'est plus tenable. Bon courage à ceux qui restent!

  3. Juste pour infos, j'ai travaillé 15 dans le travail temporaire, dont 11 ans chez Adecco, et je peux vous dire que maintenant que je suis hors TT je me suis rendue compte que j'ai travaillé pour 2 (voir 3) salariés pendant 15 ans !

    En effet, ailleurs, les objectifs, le rendement demandés n'ont rien à voir !!! Ailleurs on arrive même à avoir une vie après le boulot ! si! si! je vous jure ! vous arrivez chez vous : en forme et prêt à passer du temps avec la tribu !Incroyable, la résurrection !
    Alleluïa : j'en suis sorti ! et comme c'est trop bien ….

  4. suis entièrement d'accord avec le dernier commentaire.
    Il y a une vie après …. et l'herbe est plus verte ailleurs.

    fuyez!!!!!
    regardez ce qui reste au niveau des RHs et de l'encadrement, les plus mauvais d'Adecco, Adia et autres filiales.
    Les bons sont déjà partis ….

  5. Félicitations à l'auteur pour ce "Rostaniesque" détournement ! Qui n'émeuvra que les "alexandrinophiles"… c'est à dire pas grand monde.
    ;o)
    Il est parti je pense au bon moment ; car celà va de mal en pis dans la boutique.

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