L’attitude de la direction a toujours été pour le moins ambigüe en ce qui concernent le BTP. Une sorte de conflit interne permanent, aggravé d’un désintérêt bien réel pour ce domaine d’activité, des tergiversations incessantes entre la nécessité de se positionner franchement sur ce marché et la crainte d’en subir les risques et difficultés, ont abouti à un piètre positionnement qui ne cesse de se dégrader.
Pourtant les incantations à développer le BTP n’ont pas manqué depuis plus de deux décennies. Pas un Directeur opérationnel, de région, de secteur et maintenant de zone qui n’ait appelé sur tous les tons à prendre des parts de marché dans le bâtiment et les travaux publics, premiers utilisateurs de travail temporaire en France. Mais, parallèlement et complètement à l’inverse, des injonctions paradoxales, plus ou moins explicites, intimaient aux commerciaux et directeurs d’agence de limiter les risques d’en-cours, le risque client et d’accident du travail, bref de développer sans trop développer, d’y aller en marche arrière et surtout sans aucun moyen. L’entreprise n’a eu de cesse de supprimer les maigres moyens attribués à un réseau BTP embryonnaire. La petite structure nationale, très insuffisante, a été démontée au fil des caprices et plans sociaux. Plus aucune coordination, pas de moyens spécifiques, plus de direction spécialisée… Les résultats ne se sont pas fait attendre: c’est un naufrage en dépit de la qualité des équipes. La perte de cinq points de parts de marché en trois ans environ en dit long sur la pertinence des choix adoptés sans pour autant infléchir en rien la politique suivie. Précisons qu’avant même cette dégringolade, la part de marché se situait déjà bien loin en de-ça de la PDM globale de la marque…
La politique de segmentation dont on peut approuver ou non le bien-fondé dans le secteur de l’industrie, par exemple, portera sans doute le coup de grâce à une activité telle que le BTP. Quel sens peut bien avoir la segmentation par taille de client dans un secteur aussi typé que le bâtiment et les TP qui requièrent, bien au contraire, des équipes spécialisées et dédiées ? A-t-on consulté les ténors de la profession avant d’engager ce domaine d’activité dans une voie aussi hasardeuse ? A-t-on procédé à des simulations ? des tests localisés et limités ? Chacun répondra à ces questions en son âme et conscience.
Aujourd’hui, la situation constatée est inquiétante et les remontées qui nous sont faites alarmistes. Une segmentation de l’activité succédant à un restructuration du réseau BTP risque de porter un coup fatal à ce secteur d’activité chez Adecco. Le découragement et la colère se dont emparés des équipes qui subissent au jour le jour les effets dévastateurs de ces incessants coups de barre. Pensez un peu que nombre de Directeurs d’agence se voient proposer des objectifs de résultats négatifs, inférieurs à zéro. Bonjour la motivation ! Quant à la rémunération, on évitera le sujet.
Aujourd’hui, fidèles lecteurs, vous savez que nous avons alerté de longue date sur les dangers de ces incessantes modifications de cap et de structure. Nous l’affirmons et l’écrivons depuis six ans maintenant et, sans mobilisation des salariés, les choses ne s’arrêteront pas là. Nous sommes prêts à agir avec vous et pour vous, à mettre nos meilleurs experts sur tel ou tel point particulier, mener des procédures collectives et, de façon générale, agir pour assurer la pérennité de l’entreprise, des emplois et des conditions de travail.
Le premier acte fondateur d’un commencement de défense, le plus simple, le moins impliquant, consiste à adhérer à la CFE CGC. Seule une défense collective nous donnera toutes les chances et les moyens d’agir pour défendre les emplois et les rémunérations car, depuis toutes ces années, nous connaissons par expérience les limites de la défense individuelle, atomisée, diluée et bien peu souvent couronnée de succès.

4 Commentaires

  1. Bien sur que c'est la fin du BTP ; il suffit de consulter les commentaires des articles du 9 et 17 décembre 2013 !
    Des quelques 150 TT de l'ex-agence BTP de notre secteur, il n'en reste plus que la moitié (répartis donc en 2 agences) et encore 80% sont concernés par un gros chantier de TP qui va se terminer. Donc bientôt plus de BTP pour Adecco sur la ville.
    Et les concurents hilares se régalent.
    Dans les villes où il y a PME et ML, les chefs de chantier ne comprennent plus rien à la "stratégie" d'Adecco et se tournent vers des VRAIS spécialistes.
    Ha ils sont beaux les "commerçants-militants"… ils se sont fait Hara-Kiri en chantant Beat It !!!

  2. Ne préparent ils pas un nouveau marasme du genre PDV ou autres….. Ça en a tout l'air….
    N'allez pas croire que tout cela est fait sans réflexion…
    Pendant que tout le monde se bat sur le terrain entre le Gs, le PME, expert, on site, et les autres , le client finalement même s'il ne comprend rien, reste dans le groupe, et c'est tout ce qu'ils veulent,,,,allez les moutons continuons ….

  3. C'est pas pour dire, mais il est temps de vous inquiéter les enfants !
    Chez ADIA ils ont procédé de la même façon, fusiller le BTP pour finalement tout virer !

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