9 avril 2013, une mobilisation historique
Il ne s’agit pas d’une information, encore moins d’un projet mais d’une simple question prudemment assortie de son point d’interrogation. Un nombre croissant de collègues nous demandent de plus en plus souvent et parfois avec insistance si nous envisageons d’appeler prochainement à un nouveau mouvement de grève. Nous n’avons pas de réponse immédiate sur le sujet, ni aucune autre philosophie que celle de l’efficacité et la seule question qui vaille devrait, selon nous, se cantonner à juger de l’efficacité d’un mouvement de gréve “classique”.
Les bonnes questions à se poser demeurent : la gréve est-elle le moyen adapté de faire enfin bouger la direction sur les rémunérations et les conditions de travail ? mais aussi : le réseau est-il suffisamment pressuré et les rémunérations écrasées pour assurer le succès incontestable d’un nouveau mouvement social ? Faut-il encore attendre la baisse prévisible des rémunérations en 2015 ? et enfin : est-ce le moyen le plus efficace pour faire avancer nos revendications ?
Rappelons que si la gréve du 9 avril 2013 avait été le mouvement le plus suivi de l’histoire de l’entreprise et si certaines régions s’étaient admirablement mobilisées, d’autres avaient connu une mobilisation beaucoup plus réduite. Par crainte d’être mal vus, de sanctions, au nom d’un quelconque continuité de services à l’égard des salariés intérimaires et des clients ou tout simplement par désintérêt pour l’action collective, des salariés avaient fait la sourde oreille à nos appels mobilisateurs.
Qu’en serait-il aujourd’hui ? Certains salariés nous assurent mordicus que le mouvement serait encore beaucoup plus massif que ce fameux 9 avril et que, cette fois, promis juré, le blocage serait total, sans faille. Quelques collègues évoquent même une gréve illimitée qu’ils se disent prêts à suivre au détriment de leur rémunération. D’autres, à l’inverse, évoquent l’inutilité de ce genre d’action privant les salariés d’une journée de salaire pour un résultat bien improbable. Enfin, certains nous affirment qu’ils ne suivraient sans doute pas un mouvement de ce type par souci de ne pas perturber clients et intérimaires. Comme on dit, ça se discute et n’apportons aucun jugement de valeur sur ces différentes prises de position si ce n’est une seule question : jusqu’à quel niveau d’effectifs et de salaire faudra-t-il tomber pour qu’un mouvement social promette d’être, sinon unanime, ce qui relève de l’utopie, à tout le moins très largement majoritaire ? La fin de “l’accompagnement” du fameux calcul dit “contribution totale”, fin 2014, devrait en toute logique hâter le processus de maturation.
Nous sommes des plus prudents au sujet des appels enflammés entendus ici et là lorsque nous constatons les difficultés à mobiliser, quelque soit la région, pour une simple rencontre entre les élus du CCE et les salariés, rencontre pourtant sans connotation contestataire, ni perte de salaire. Faut-il évoquer aussi le faible taux global d’adhésion aux organisations syndicales en général ? Par ailleurs, lorsque nous entendons nombre de salariés déplorant leur rémunération en berne en même temps qu’ils avouent effectuer d’importants dépassements horaires non rémunérés, les bras viennent parfois à nous tomber des épaules. Comment peut-on à la fois déplorer sa faible rémunération et s’obstiner à travailler gratuitement ? Chaque heure de dépassement de la base horaire constitue en effet un travail effectué gratuitement et, pour l’URSSAF, une éventualité de travail dissimulé ce qui, rappelons-le, relève d’un délit répréhensible. Le service au client a bon dos et il faudrait peut-être commencer par respecter sa base horaire avant de songer à d’éventuelles augmentations, non ? Chaque heure de dépassement non rémunérée revient arithmétiquement à abaisser le taux horaire effectif et peut-on logiquement contester un salaire trop faible si l’on met en même temps en œuvre les moyens d’en abaisser encore, de fait, le taux horaire ? Question à méditer.
Nous avons, à plusieurs reprises, évoqué les actions alternatives à la gréve traditionnelle, telles que, notamment, les “ralentissements” dans les remontées diverses et variées de données chiffrées mais ne rejetons absolument pas pour autant la perspective d’organiser à nouveau une journée d’action nationale et unitaire. Le débat reste tout simplement ouvert et notre opinion sur le sujet demeure loin d’être définitivement établie.

10 Commentaires

  1. Sur notre région il y avait eu une super mobilisation et cette fois ça sera encore beaucoup plus fort.
    Communiquez la dessus longtemps à l'avance

  2. La gréve pourquoi pas mais avec des exigences et des objectifs précis à présenter. Sinon c'est beaucoup de mobilisation pour pas grand chose. A réfléchir

  3. la gréve n'est pas forcément la meilleur solution possible et il faudrait plutôt mener des actions de boycott du reporting. J'avais déjà laissé un commentaire sur le sujet mais qu'est ce qu'on attend pour organiser un grand mouvement de boycott : pas de salaires,pas de chiffres !!!

  4. Une gréve ne serait pas forcément très suivie par les petits moutons gentils qui se contenteront un jour du Smic ou même moins.

  5. le dernier mouvement de gréve n'avait pas donné grand chose mais rien que de voir la panique de la direction ça valait le coup. On remet ça quand ?

  6. je pense qu'il est vraiment temps de réagir, l accompagnement s'arrête dans deux mois.
    Cette contribution totale est inadmissible au vu du travail fourni

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