Soyons clair, travailler plus pour gagner moins, c’est le sort de très nombreux salariés chez Adecco et cela ne date pas d’hier. Au gel des salaires fixes, ce qui revient déjà à une régression du pouvoir d’achat si l’on prend en compte l’inflation officielle comme l’officieuse, s’est souvent ajoutée, si l’on peut dire, une diminution de la part variable. De système de rémunération en système de rémunération, beaucoup perdent tandis que certains gagnent. Nous  ne reviendrons pas sur l’effondrement de la marge brute constatée lors de l’application de la méthode dite de contribution totale car nous nous sommes déjà très largement exprimé sur le sujet.
La contribution totale au budget consiste à ajouter le paramètre d’atteinte d’un objectif, avec tous les aléas que cela implique. Il y aura les années avec et les années sans. Une année ce sera la banane, avec l’atteinte des objectifs et la partie de rémunération variable qui en résulte et l’autre, la grimace, avec une rémunération réduite au fixe ou presque. Quand on mesure les amplitudes constatées ces dernières années entre budgets et réalisations, il y a de quoi légitimement s’inquiéter sur la fixation des objectifs.
Jusqu’à ce que la direction décide de ne plus communiquer ce document, nous avons toujours conseillé à nos collègues de comparer leur DAS (déclaration annuelle de salaire), année après année, afin d’évaluer la tendance de leur rémunération. La déclaration annuelle des salaires possède l’immense avantage de la simplicité et de la concision car elle offre instantanément une donnée fiable, officielle et incontestable : la rémunération annuelle brute et nette telle que déclarée à l’administration fiscale. Supprimer la diffusion de ce document revient simplement à compliquer un tant soit peu ces comparaisons gênantes mais casser le thermomètre n’a jamais contribué à faire baisser la fièvre.
Ceci dit, pas bien difficile d’obtenir ces deux valeurs en consultant ses fiches de paie. C’est seulement un peu plus laborieux et un peu moins évident et nombre de salariés ne se livrent peut-être pas à ce comparatif pourtant révélateur…
Quoiqu’il en soit, si rien ou presque ne devait résulter des négociations annuelles obligatoires, il conviendrait de s’interroger sur les modes d’action à envisager et sur la détermination des salariés à faire entendre haut et fort leur voix. La notre demeure intacte.

5 Commentaires

  1. Nous n'avons pas besoin d'un autre système de PDV mais des explications claires sur les EDG et moins de "barreurs" et plus de "rameurs". Les "petits gens" des agence qui font tourner la Maison en ont marre qu'on leur disent: faite en plus en étant moins et vous aurez toujours …moins.
    Cette frustration engendre de la résignation avec la perte du sens de notre action. En clair, beaucoup font leurs heures et point barre en se disant: si Adecco n'est pas content alors on s'arrangera (soit on devient un "poids mort" soit on nous libère de "nos chaînes" ou clauses) sachant que d'autres sont prêts à nous accueillir.
    D'ailleurs Adecco a compris et remplace les "anciens" par des alternants plus facilement formatés. Mais, on "vend" quelque chose qui ne nous appartient pas et nous faisons la différence grâce à notre investissement, notre connaissance des interlocuteurs, notre relationnel et la confiance que nous avons mis en place durant des années. Cette richesse qu'Adecco ne peut nous enlever et qu'ils nous rémunèrent si mal, d'autres sauront la récompenser à sa juste valeur.

  2. Les gens se plaignent mais n'agissent pas… Comme disait notre ami Coluche : "il faut mettre d'urgence un frein à l'immobilisme"

  3. Pour agir cela implique une mobilisation collective or les permanents en agence, les agence entre elles, sont isolés. La Direction le sait et en joue. Un exemple: il est dit que le passage de la PV au budget sera bloqué en agence si un seul des permanents est "contre". Imaginons la pression, l'ambiance au sein d'une agence où cela se passe. La personne qui fait un choix personnel entraîne dorénavant l'ensemble de ses collègues.
    Après Adecco va venir nous parler de "bonheur au travail, de convivialité, de solidarité". Belle hypocrisie!!

  4. Bien sûr que les gens agissent. Nous avons agit en avril 2013. Nous participons à des ateliers gptw, nous envoyons des mails à nos DZ pour leur faire part de notre mécontentement. Mais nous ne pouvons pas tout en agence. Je pense qu'il est du devoir une fois de plus de nos délégués syndicaux de mettre en place un mouvement. "Nous attendons que l ensemble des salariés nous suivent" alors il est actuellement de leur devoir de mettre en place ce mouvement. Nous sommes éreintés, épuisés. Nous doutons de leur engagement allant même parfois à croire que ces mêmes syndicats sont de mèche avec la direction.

  5. Cher Anonyme de 23h10,
    Nous ne sommes absolument pas hostile à toute forme de mobilisation, persuadés que la situation devient difficilement tolérable.
    Le problème principal, c'est qu'une entreprise avec environs 850 sites comprend une diversité infinie de situations.

    J'ai rencontré aujourd'hui des salariés ravis, m'avouant ne jamais avoir gagné autant (CT budgétée). La semaine dernière, j'en ai vu au bord du désespoir, et c'est ainsi chaque semaine. Cela n'enlève rien au principe de tenter une mobilisation, bien sûr.

    Qu'il y ait des syndicats de mèche avec la direction, c'est une évidence, ici comme ailleurs. Nous avons souvent évoqué le problème sur ce blogue, mais il fallait lire entre les lignes.

    L'important, c'est de ne pas se tromper et, non, tout ne vaut pas tout et tout le monde n'est pas identique.

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